Page Précédente

Syrie: Damas dénonce des patrouilles turques près de Minbej, dans le nord


Mardi 19 juin 2018 à 16h28

Damas, 19 juin 2018 (AFP) — Les autorités de Damas ont dénoncé mardi des patrouilles militaires menées par les forces turques près de la ville de Minbej, initiées dans le cadre d'un accord avec les Etats-Unis pour réduire les tensions dans le nord syrien.

Les patrouilles ont commencé lundi près de Minbej, actuellement sous le contrôle d'une coalition soutenue par Washington et dominée par une milice kurde, les Unités de protection du peuple (YPG).

La milice, allié crucial des Etats-Unis dans la lutte antijihadiste, est considérée comme un groupe "terroriste" par Ankara, qui a menacé à plusieurs reprises de lancer une offensive contre Minbej, où sont également stationnées des troupes américaines et françaises.

"La Syrie condamne fermement et rejette les incursions des forces turques et américaines dans le secteur de Minbej", a déclaré une source du ministère des Affaires étrangères de Damas, citée par l'agence de presse officielle Sana.

Dans un pays ravagé depuis 2011 par une guerre meurtrière impliquant de multiples belligérants, le pouvoir de Damas, qui contrôle déjà plus de la moitié du territoire syrien, ne cache pas sa détermination à reconquérir tout le pays.

Il critique régulièrement les interventions dans le nord syrien de la Turquie, parrain traditionnel des rebelles, mais aussi le soutien militaire apporté par Washington aux Kurdes.

La source citée mardi dénonce ainsi "l'agression continue de la souveraineté, de la sécurité et de l'intégrité territoriale" de la Syrie, menée par les Etats-Unis et la Turquie.

A la faveur du conflit en Syrie, la communauté kurde a grignoté une autonomie de facto sur les territoires sous son contrôle dans le nord du pays, au grand dam de la Turquie qui craint de voir sa propre communauté développer des aspirations similaires.

La Turquie se montre très virulente face à la présence de combattants kurdes à Minbej, et a menacé à plusieurs reprises d'y lancer une offensive après avoir déjà réussi en mars à déloger les YPG de leur enclave d'Afrine, dans le nord-ouest de la Syrie.

Mais les efforts diplomatiques entre Washington et Ankara, deux alliés au sein de l'Otan, ont permis l'adoption début juin d'une feuille de route afin de réduire les tensions.

Dans la foulée, les YPG avaient annoncé le "retrait" de Minbej de leurs derniers "conseillers militaires".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.