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Syrie: cinq faits marquants sur Raqa


Mercredi 25 mai 2016 à 17h20

Beyrouth, 25 mai 2016 (AFP) — Les combattants arabes et kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenus par la coalition internationale, ont lancé une opération dans le nord de la province de Raqa, dont le chef-lieu éponyme est considéré comme la "capitale" de l'organisation Etat islamique (EI).

- Première grande ville rebelle -

Le 4 mars 2013, quasiment deux ans après le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad, les rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) s'emparent de Raqa, première capitale provinciale à échapper aux forces du pouvoir dans le nord-est de la Syrie.

Les insurgés capturent son gouverneur et s'emparent du siège des renseignements militaires, l'un des pires centres de détention dans la province de Raqa, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

Une statue de Hafez al-Assad, prédécesseur et père de l'actuel président, est détruite.

Au départ, les insurgés, qui cherchaient désespérément de l'aide face à la puissance de feu de l'armée, avaient accueilli à bras ouverts les jihadistes aguerris, dotés d'armes sophistiquées, avant de les rejeter progressivement en raison de leur extrémisme et d'arrestations arbitraires.

- Raqa 'capitale' de l'EI -

En août 2013, les rebelles sont chassés de leurs QG par l'organisation Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL). Le 14 janvier 2014, les jihadistes prennent totalement le contrôle de la ville de Raqa.

En juin 2014, l'EIIL annonce avoir changé de nom pour devenir Organisation de l'Etat islamique et proclame un "califat" sur les territoires conquis à cheval en Irak et en Syrie.

Le 24 août 2014, l'EI contrôle entièrement la province de Raqa après la prise de l'aéroport de Tabqa au régime.

Rapidement, le groupe extrémiste sunnite impose sa loi à Raqa devenue sa "capitale" de facto en Syrie, à travers la terreur mais aussi grâce à un système de gouvernance assimilable à un Etat.

- Exécutions et enlèvements -

Accusé de crimes contre l'humanité par l'ONU, l'EI multiplie les exactions et procède à de nombreuses décapitations, exécutions massives, viols, rapts, nettoyage ethnique. Il lapide des femmes soupçonnées d'adultère et inflige des morts atroces à des homosexuels.

Selon des chiffres fournis par l'OSDH fin 2015, plus de 3.500 personnes ont été exécutées par le groupe, dont plus de la moitié des civils. Certaines atrocités sont mises en scène dans des vidéos insoutenables, devenues une arme de propagande des jihadistes.

Aujourd'hui, seules deux villes -Tall Abyad et Aïn Issa- échappent au contrôle de l'EI dans la province de Raqa.

- Ville stratégique sur l'Euphrate -

La ville de Raqa est stratégiquement située dans la vallée de l'Euphrate, à un carrefour d'axes routiers.

Proche de la frontière avec la Turquie, elle se trouve à 160 kilomètres à l'est d'Alep et à moins de 200 km de la frontière irakienne.

Elle comptait 220.000 habitants, mais plus de 80.000 déplacés sont venus s'y installer après le début du conflit.

La construction d'un barrage au niveau de la ville al-Thawra a permis à Raqa de jouer un rôle important dans l'économie syrienne grâce à l'agriculture.

- Ex-capitale abbasside -

La cité de Raqa connaît son apogée sous le califat des Abbassides. En 772 après J.C., le calife Al-Mansour ordonne la construction d'une nouvelle ville, al-Rafiqa, à côté de l'antique al-Raqa, sur le modèle de Bagdad.

En 796, le puissant calife abbasside Haroun al-Rachid décide de transférer sa capitale dans la cité à la croisée des routes entre Byzance, Damas et la Mésopotamie.

En 1258, al-Raqa et al-Rafiqa unifiées sont dévastées par l'invasion des Mongols.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.