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Syrie: aucun soldat américain ne vérifiera le respect de la "zone de sécurité" sur le terrain (Pentagone)


Vendredi 18 octobre 2019 à 19h59

Washington, 18 oct 2019 (AFP) — Les Etats-Unis poursuivent leur retrait du nord de la Syrie et aucun soldat américain n'aidera à faire respecter la "zone de sécurité" entre les Kurdes et la Turquie, a prévenu vendredi le ministre américain de la Défense Mark Esper.

M. Esper a précisé à la presse au Pentagone que les forces américaines resteraient en contact avec la Turquie et les combattants kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS), auxquels les Etats-Unis s'étaient alliés dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

"Les Etats-Unis continuent leur retrait délibéré du nord-est de la Syrie, comme précédemment annoncé. La protection de nos soldats reste notre priorité absolue et, comme toujours, les forces américaines se défendront contre toute menace" pendant ce retrait, a-t-il indiqué.

"Aucun soldat ne participera sur le terrain au respect de cette zone de sécurité mais nous resterons en communication avec la Turquie et les FDS", a-t-il ajouté.

Selon un haut responsable du Pentagone, les Etats-Unis maintiendront néanmoins une surveillance aérienne de la zone, pour s'assurer notamment de la sécurité des prisons où sont détenus les combattants de l'EI.

Le ministre de la Défense a indiqué avoir téléphoné à son homologue turc Hulusi Akar pour protester contre les violations du cessez-le-feu annoncé jeudi.

"Je viens juste de parler au téléphone avec le ministre turc de la Défense", a-t-il dit dans une déclaration lue aux journalistes convoqués à la hâte.

"J'ai réitéré la position des Etats-Unis qui est que la Turquie doit respecter tous les termes de l'accord et que nous attendons de la Turquie qu'elle assure la sécurité et le bien-être de toute la population dans la zone contrôlée par les forces turques", a-t-il ajouté.

Les bombardements des forces d'Ankara ont tué vendredi 14 civils dans le nord de la Syrie selon une ONG, alors que la Turquie avait accepté de suspendre pendant cinq jours son offensive, réclamant un retrait des forces kurdes de sa frontière pour y mettre un terme définitif.

"Protéger les minorités religieuses et ethniques dans la région reste un objectif de l'administration" américaine, a-t-il assuré.

"Je lui ai aussi rappelé que la Turquie était responsable du maintien de la sécurité des détenus de l'EI dans les zones concernées", a poursuivi M. Esper.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.