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Syrie: au moins 10 morts dans des incendies criminels dans le nord-est


Dimanche 16 juin 2019 à 13h22

Qamichli (Syrie), 16 juin 2019 (AFP) — Au moins dix personnes sont mortes ces dernières 24 heures dans des incendies criminels visant des champs agricoles dans le nord-est de la Syrie, a indiqué dimanche une ONG, sur fond d'une bataille pour le blé entre le régime et les autorités kurdes.

Certains de ces incendies ont été revendiqués par le groupe Etat islamique (EI).

Parmi les victimes figurent des civils et des membres des Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes, qui tentaient de lutter contre les feux, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), organisation basée au Royaume-Uni qui dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.

Les incendies, dont certains n'ont pas encore été éteints, dans la province agricole et majoritairement kurde de Hassaké ont également blessé cinq personnes, a indiqué à l'AFP Kamal Derbas, un porte-parole du Croissant-rouge kurde.

Les "victimes tentaient d'éteindre le feu et ont été piégées par les flammes", a affirmé M. Derbas.

Ces dernières semaines, plusieurs incendies se sont déclarés en Syrie, notamment dans les zones de cultures de blé du nord-est.

Selon des experts, la question du blé sera centrale dans les mois à venir pour garantir un prix abordable du pain et maintenir la paix sociale dans plusieurs régions.

La piste criminelle est privilégiée par le régime syrien et les kurdes qui s'accusent mutuellement dans le cadre d'un bras de fer pour le contrôle des récoltes de la région, considérée comme le grenier à blé du pays.

"Les plus grands incendies ont ravagé jusqu'à 350.000 hectares de terres cultivées", a déploré auprès de l'AFP le chef de l'autorité kurde de l'agriculture, Salmane Baroudo.

Ces incendies "délibérés", selon lui, visent à "provoquer des troubles entre les habitants (...) et à fragiliser l'administration (semi-autonome) kurde".

De son côté, l'agence de presse officielle Sana a accusé dimanche les forces kurdes de provoquer délibérément ces incendies afin d'empêcher les agriculteurs locaux de vendre leurs récoltes aux centres gérés par le gouvernement.

Sana avait imputé samedi les incendies déclarés dans la province de Hama (nord-ouest) à des tirs d'artillerie des groupes rebelles, alors que le pouvoir syrien bombarde et mène des combats féroces contre les factions rebelles et jihadistes dans cette région.

Pour les agriculteurs, les flammes découlent aussi de la mauvaise qualité des carburants et de la négligence.

Depuis 2011, la guerre en Syrie a fait plus de 370.000 morts et des millions de réfugiés, plongeant le pays dans une profonde crise sociale et économique.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.