Lundi 21 juillet 2008 à 13h49
DAMAS, 21 juil 2008 (AFP) — Le chef d'un parti kurde interdit, Mohammad Moussa, a été arrêté à Damas par les services de sécurité, a annoncé lundi l'Organisation nationale des droits de l'Homme en Syrie (ONDHS), qui a protesté contre cette mesure "anticonstitutionnelle".
"Les services de sécurité militaire à Damas ont arrêté samedi Mohammad Moussa, secrétaire général du Parti de la Gauche Kurde (PGK- non autorisé)", a indiqué l'ONDHS dans un communiqué.
Le dirigeant kurde, 56 ans, avait déjà été convoqué à plusieurs reprises par les services de sécurité à Hassaké, dans le nord-est de la Syrie, et interrogé "sur les activités de son parti ainsi que sur des déclarations qu'il avait faites à des médias arabes", a précisé l'ONDHS.
L'ONDHS juge "anticonstitutionnelle" l'interpellation de Moussa dont "le mandat d'arrêt n'a pas été émis par les autorités judiciaires mais par les services de sécurité en vertu de la loi d'urgence en vigueur en Syrie depuis 45 ans".
Elle demande aux autorités syriennes de "renoncer à leur droit absolu qu'elles se sont octroyé d'une manière illégale au nom de la loi d'urgence pour mener des arrestations" et de "libérer immédiatement Mohammad Moussa".
Dans un communiqué reçu par l'AFP, le Parti de la Gauche kurde a appelé aussi à la libération immédiate de son secrétaire général.
"Mohammad Moussa est un nationaliste qui défend les intérêts et les droits légitimes du peuple kurde ainsi que ceux de tout le peuple syrien", indique le communiqué.
La majorité des 1,5 million de Kurdes syriens sont installés dans le nord du pays. Il existe en Syrie onze partis kurdes "non autorisés", selon les ONG. Les responsables kurdes de Syrie se défendent de toutes visées sécessionnistes et assurent qu'ils veulent uniquement la reconnaissance de leur langue et de leur culture, ainsi que de leurs droits politiques.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.