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Syrie: arrestation d'un jihadiste italien présumé de l'EI par les Kurdes


Jeudi 13 septembre 2018 à 19h12

Qamichli (Syrie), 13 sept 2018 (AFP) — La principale milice kurde syrienne a annoncé jeudi avoir arrêté en Syrie un Italien accusé d'avoir rejoint l'organisation Etat islamique (EI) et qui tentait de fuir vers la Turquie voisine.

Au cours des derniers mois, les Unités de protection du peuple (YPG) ont affirmé avoir arrêté dans le nord de la Syrie en guerre plusieurs jihadistes européens, dont des Français et Britanniques.

"Le 27 août, un mercenaire nommé Semir Bogana, un citoyen italien connu sous le nom d'+Abou Houreir al-Mouhajir+ ou +Abou Abdallah al-Mouhajir+, a été capturé à la suite d'une opération spéciale menée par nos unités antiterroristes alors qu'il essayait de fuir vers la Turquie", ont indiqué les YPG dans un communiqué publié sur leur site internet.

Cet homme était notamment responsable des "livraisons d'armes" pour l'EI, ont ajouté les YPG.

Les YPG sont la colonne vertébrale des Forces démocratiques syriennes (FDS), une coalition arabo-kurde soutenue par Washington qui a été le fer de lance de la lutte contre l'EI en Syrie.

L'homme arrêté est à l'heure actuelle "soumis à un interrogatoire et son sort sera déterminé à l'issue de l'enquête", a indiqué à l'AFP un responsable des FDS.

"Nous nous coordonnons avec la coalition internationale, dont l'Italite fait partie, concernant tous les détenus de Daech", a-t-il ajouté, utilisant l'acronyme arabe de l'EI.

En 2017, les YPG avaient annoncé avoir arrêté plusieurs Français puis, en janvier, deux Britanniques, membres présumés d'une "cellule d'exécution" de l'EI.

Ces derniers, Alexanda Amon Kotey et El Shafee el-Sheikh, sont accusés d'être responsables de la détention et de la décapitation d'environ une vingtaine d'otages, notamment des Occidentaux parmi lesquels le journaliste James Foley et son confrère Steven Sotloff.

Pour les gouvernements des pays d'origine de ces jihadistes présumés, la question de leur éventuel rapatriement demeure sensible. Au pic de son autoproclamé "califat" en Syrie et en Irak, l'EI avait attiré des milliers d'étrangers dans ses rangs.

Quatre ans plus tard, chassé de la quasi-totalité des zones qu'il avait conquises, le groupe ultraradical ne maintient plus qu'une présence dans l'est de la Syrie et dans des zones désertiques.

Lundi, les FDS ont lancé une attaque sur la ville de Hajine, aux mains des jihadistes. Cette poche de l'EI regroupe 3.000 jihadistes, dont de nombreux étrangers, selon les forces kurdes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.