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Syrie: arrestation d'un dirigeant d'un parti kurde interdit


Samedi 22 mai 2010 à 15h54

DAMAS, 22 mai 2010 (AFP) — Un responsable d'un parti kurde interdit qui prône la fin des discriminations contre les membres de sa communauté a été arrêté jeudi dans le nord de la Syrie, a annoncé samedi l'Observatoire syrien pour les droits de l'Homme (OSDH).

"Les services de la sécurité de l'Etat ont arrêté l'opposant kurde Mohammad Saadoune, membre du comité politique du parti Azadi après qu'il eut été convoqué par ces services à Qamechli (nord-est). Les raisons et le lieu de sa détention demeurent inconnus", a indiqué l'OSDH dans un communiqué.

M. Saadoune, 50 ans, est instituteur dans la ville de Malkiyé, près de Qamechli. Il est marié et père de sept enfants, selon l'ONG.

L'OSDH a demandé aux autorités syriennes de "libérer Saadoune ainsi que les trois autres dirigeants du parti Azadi qui avaient été arrêtés" en 2008 et en 2009.

Le 15 novembre 2009, Moustapha Jomaa Bakr, Mohammad Saïd Hussein Omar et Saadoun Mahmoud Cheikho ont été condamnés à trois ans de prison par la Cour pénale de Damas pour "avoir porté atteinte à la dignité de l'Etat, affaibli le sentiment national et incité à des dissensions raciales", avait indiqué alors l'OSDH.

Le 19 avril dernier, quatre opposants kurdes ont été condamnés à cinq ans de prison pour leur "appartenance à une organisation politique interdite, Yakiti, qui vise à amputer une partie du territoire syrien pour l'annexer à un Etat étranger".

Les responsables de la communauté kurde en Syrie se défendent de toute visée sécessionniste, comme les en accusent régulièrement les autorités, et assurent vouloir uniquement la reconnaissance de leur langue et de leur culture, ainsi que de leurs droits politiques.

Estimés à plus de 1,5 million de personnes, les Kurdes de Syrie représentent environ 9% de la population du pays.

L'OSDH a demandé également aux autorités de "libérer tous les détenus de conscience dans les prisons syriennes" et de "voter une loi moderne qui organiserait les activités des partis politiques et des associations de la société civile en Syrie".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.