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Syrie : Ankara annonce des patrouilles pour vérifier le retrait des Kurdes


Mardi 29 octobre 2019 à 17h01

Istanbul, 29 oct 2019 (AFP) — Des patrouilles russo-turques permettront de vérifier si des combattants kurdes considérés par la Turquie comme "terroristes", mais soutenus par l'Occident, se sont retirés du nord-est de la Syrie, comme l'affirme Moscou, a indiqué mardi Ankara.

Aux termes d'un accord conclu la semaine dernière par les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan, la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG) avait jusqu'à mardi 15H00 GMT pour se retirer de ses positions frontalières de la Turquie.

La Turquie entend mettre en place une "zone de sécurité" d'une trentaine de km de profondeur le long de sa frontière pour séparer celle-ci des YPG, qu'elle qualifie de "terroristes", mais qui sont alliées aux pays occidentaux dans la lutte contre le groupe Etat islamique (EI).

"La Turquie et la Russie avaient fixé un délai de 150 heures pour que les terroristes YPG quittent la zone de sécurité", a déclaré sur Twitter le directeur de la communication de la présidence turque, Fahrettin Altun.

"Le temps est écoulé. Nous allons établir, par le biais de patrouilles conjointes (russo-turques), si les terroristes se sont bel et bien retirés", a-t-il ajouté.

Ces déclarations interviennent alors que le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a affirmé mardi que le retrait des combattants kurdes était terminé.

"Le retrait des unités armées du territoire sur lequel un corridor de sécurité doit être créé a été terminé plus tôt que prévu", a déclaré M. Choïgou, cité par les agences de presse russes.

La Turquie a lancé une offensive le 9 octobre contre les positions des YPG situées à l'est de l'Euphrate en Syrie, s'attirant les critiques de nombreux pays qui redoutent un affaiblissement de la lutte contre les jihadistes de l'EI.

Ankara a interrompu son opération à la faveur de deux accords négociés séparément avec les Etats-Unis et la Russie.

Dans le cadre de l'accord turco-russe, la police militaire russe et des gardes-frontières syriens ont été déployés dans des secteurs frontaliers pour "faciliter" le retrait des combattants kurdes.

Après l'expiration du délai figurant dans l'accord entre MM. Poutine et Erdogan, des patrouilles communes turques et russes doivent être déployées dans une zone "de 10 km de profondeur" depuis la frontière.

M. Altun n'a pas indiqué quand ces patrouilles débuteraient.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.