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Syrie: Ankara accuse l'UE de "protéger" les "terroristes" après ses critiques


Lundi 14 octobre 2019 à 18h43

Istanbul, 14 oct 2019 (AFP) — La Turquie a vivement rejeté lundi les critiques de l'Union européenne sur son offensive en Syrie contre une milice kurde, y voyant une "approche qui protège les terroristes".

"Le fait que l'UE adopte une approche qui protège les éléments terroristes est inacceptable", a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué, ajoutant qu'il "condamnait et rejetait en bloc" les critiques.

"En raison de cette attitude aussi illégale que biaisée, nous allons sérieusement revoir notre coopération avec l'UE dans certains domaines", a-t-il ajouté, sans autre précision.

A l'issue d'une réunion à Luxembourg, les ministres des Affaires étrangères des pays de l'UE ont adopté une déclaration critiquant l'offensive d'Ankara en Syrie, ainsi que les forages illégaux réalisés par des navires turcs au large de Chypre.

"L'UE condamne l'action militaire de la Turquie qui compromet gravement la stabilité et la sécurité de l'ensemble de la région", indique notamment la déclaration des ministres.

La Turquie a lancé la semaine dernière une incursion dans le nord-est de la Syrie contre les YPG, un groupe soutenu par les pays occidentaux en raison de son rôle dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) mais qualifié de "terroriste" par Ankara.

Dans son communiqué, le ministère turc des Affaires étrangères qualifie d'"absolument inacceptable" le fait que les forages réalisés par Ankara au large de Chypre soient qualifiés d'"illégaux" par l'UE.

La découverte d'importants gisements d'hydrocarbures ces dernières années au large de Chypre, une île divisée depuis 1974, a aiguisé l'appétit des pays de la Méditerranée orientale et suscité un regain de tension.

Chypre est divisée en deux depuis l'invasion du tiers nord de l'île méditerranéenne par l'armée turque en 1974 après un coup d'Etat visant à rattacher le pays à la Grèce.

La République de Chypre, membre de l'Union européenne, n'exerce son autorité que sur les deux tiers sud de l'île, où habitent les Chypriotes-grecs.

Au nord se trouve l'autoproclamée République turque de Chypre du Nord (RTCN), où résident les Chypriotes-turcs. Elle est parrainée par Ankara et non reconnue par la communauté internationale.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.