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Syrie: affrontements près de la prison attaquée par l'EI


Samedi 29 janvier 2022 à 18h39

Hassaké (Syrie), 29 jan 2022 (AFP) — Des affrontements sporadiques ont eu lieu samedi entre les forces kurdes et des membres du groupe Etat islamique (EI) près d'une prison du nord-est de la Syrie, où sont toujours retranchés des jihadistes, a indiqué une ONG syrienne.

Des dizaines de combattants de l'EI ont lancé un assaut le 20 janvier contre la prison de Ghwayran à Hassaké, une zone aux mains des Kurdes, pour libérer leurs frères d'armes.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS), dominées par les Kurdes et fer de lance de la lutte contre l'EI en Syrie, avaient déclaré mercredi avoir repris le contrôle de la prison, à l'issue de six jours d'intenses combats.

L'OSDH, qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie, a fait état samedi d'"affrontements aux abords de la prison entre les FDS et les Forces de sécurité intérieure (FSI) kurdes d'un côté et des membres de l'EI de l'autre" qui s'étaient cachés dans les quartiers adjacents à la prison.

Selon l'ONG, quatre civils, dont un responsable local, ont été pris en otages par des combattants de l'EI dans un immeuble du quartier de Ghwayran, avant que les forces kurdes ne les libèrent et tuent trois jihadistes.

Selon cette même source, des tirs intermittents ont été entendus dans ce secteur.

Un vidéaste de l'AFP a vu des cadavres, probablement de membres de l'EI tués dans les combats, entassés dans un camion, puis un bulldozer y déverser d'autres corps. Le véhicule s'est ensuite dirigé vers une destination inconnue.

Le porte-parole des FDS Farhad Shami a indiqué que les corps seraient enterrés dans des secteurs "isolés" contrôlés par les forces kurdes.

Les Unités de protection du peuple (YPG), principale milice kurde en Syrie, ont par ailleurs diffusé des images présentées comme la reddition de plusieurs jihadistes.

Si les forces kurdes ont repris le contrôle de la prison et de très nombreux jihadistes se sont rendus ou ont été arrêtés, des membres de l'EI se terrent encore sur le site ou dans les alentours.

Selon l'OSDH, des dizaines d'entre eux sont retranchés dans la partie nord de la prison, "difficile à viser par les airs ou à accéder par voie terrestre".

M. Shami a indiqué que s'ils ne se rendaient pas, les forces kurdes envisageraient une solution "militaire".

Depuis le 20 janvier, les forces kurdes empêchent les journalistes d'entrer dans le quartier de Ghwayran ou de s'approcher de la prison.

L'assaut de l'EI, considéré comme le plus important depuis sa défaite il y a trois ans, a fait plus de 260 morts depuis le 20 janvier dont: 180 jihadistes, 73 combattants et membres de la police kurdes et sept civils, selon l'OSDH.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.