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Syrie: 21 membres des forces du régime tués dans une embuscade de l'EI (OSDH)


Mardi 11 septembre 2018 à 16h04

Beyrouth, 11 sept 2018 (AFP) — Au moins 21 membres des forces du régime syrien et des milices alliées ont été tués dans une embuscade tendue par le groupe Etat islamique (EI) dans le sud-ouest de la Syrie, a indiqué mardi une ONG.

L'embuscade a eu lieu lundi soir à Tloul al-Safa, dans le désert de la province de Soueida, dernier réduit de l'EI dans cette région située à 100 km au sud-est de Damas, selon le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.

Huit jihadistes de l'EI ont péri dans les affrontements ayant suivi l'embuscade, a rapporté l'OSDH.

L'agence officielle syrienne Sana a fait état mardi de "combats intenses contre les terroristes de Daech" (acronyme arabe de l'EI). Elle a indiqué que des frappes aériennes et des tirs d'artillerie "ciblés" avaient visé des positions de l'EI dans une zone rocailleuse, dans l'est du désert de Soueida.

Cette région est le théâtre de combats acharnés opposant les jihadistes aux forces du régime depuis le 25 juillet, date à laquelle l'EI a mené une série d'attaques coordonnées contre la province de Soueida, contrôlée par le régime, faisant plus de 250 morts.

Le groupe jihadiste a également pris en otage une trentaine de civils dans cette région où vit une importante minorité druze, selon l'OSDH et des sources locales. Parmi eux figurent plusieurs enfants âgés de 7 à 15 ans. Deux otages sont morts, dont un jeune homme de 19 ans exécuté par décapitation, d'après les mêmes sources.

Les négociations menées par la Russie, en coordination avec Damas, n'ont pas abouti à la libération des personnes enlevées, "susceptibles d'être détenues dans la région de Tloul al-Safa", selon M. Abdel Rahmane.

Les familles des otages n'ont pas de nouvelles de leurs proches depuis des semaines, a indiqué à l'AFP une source locale à Soueida.

L'EI, qui n'a pas revendiqué ces enlèvements, a été laminé par de multiples offensives en Syrie et contrôle aujourd'hui moins de 3% du territoire.

- Offensive des FDS -

Le groupe jihadiste conserve encore quelques poches et cellules dormantes à travers le désert, qui s'étend de Damas jusqu'à la frontière irakienne, notamment dans la vallée de l'Euphrate (est).

C'est contre ce dernier réduit que les forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance arabo-kurde, ont lancé lundi une attaque sur la ville de Hajin, aux mains des jihadistes, avec le soutien de la coalition anti-EI dirigée par les Etats-Unis.

Au moins 27 jihadistes et dix combattants des FDS ont été tués dans les combats, selon l'OSDH.

Cette offensive vise à "mettre fin au terrorisme à l'est de l'Euphrate", ont déclaré les FDS, annonçant avoir ouvert un couloir humanitaire pour les civils.

La majorité des "familles encore dans la zone sous le contrôle de Daech sont directement liées à l'organisation, il s'agit des familles de combattants", a indiqué à l'AFP le chef du conseil militaire des FDS dans la province de Deir Ezzor, Ahmad Abou Khawla.

Cette dernier poche de l'EI regroupe, par ailleurs, des "dirigeants de premier rang" de l'EI, principalement des "Irakiens", a-t-il ajouté en marge d'une conférence de presse à Chadadi, dans la province de Hassaké (nord-est).

Selon les FDS, quelque 3.000 combattants, en grande partie des étrangers, tentent de résister dans cette enclave, qui comprend des "prisons" dans lesquelles croupissent de nombreux "civils", a dit M. Abou Khawla.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.