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Syrie: 12 "meurtres" dans le camp d'Al-Hol, l'ONU s'alarme


Jeudi 21 janvier 2021 à 21h33

Beyrouth, 21 jan 2021 (AFP) — Le camp d'Al-Hol dans le nord-est de la Syrie a connu en deux semaines 12 meurtres de déplacés syriens et irakiens, a rapporté jeudi l'ONU, tirant la sonnette d'alarme sur "un environnement sécuritaire de plus en plus intenable".

Tenu par les forces kurdes, le vaste camp --le plus grand de Syrie-- accueille près de 62.000 personnes, dont plus de 80% sont des femmes et des enfants. Il y a des Syriens, des Irakiens, mais également des milliers d'étrangères et leurs enfants originaires notamment d'Europe ou d'Asie.

Les étrangères sont des proches de jihadistes du groupe Etat islamique (EI). Mais les Syriens et les Irakiens sont aussi des déplacés ayant fui les combats des forces kurdes contre l'EI et n'ayant nulle part où aller.

"Entre le 1er et le 16 janvier, 12 meurtres de résidents du camp, des Syriens et des Irakiens, ont été rapportés à l'ONU", selon un communiqué, qui indique la présence d'une réfugiée irakienne parmi les victimes.

"Les évènements inquiétants indiquent un environnement sécuritaire de plus en plus intenable à Al-Hol", ajoute le communiqué de l'ONU.

Le camp d'Al-Hol a connu ces derniers mois plusieurs incidents sécuritaires impliquant parfois des partisans de l'EI, dont des tentatives d'évasion et des attaques contre des gardes ou des employés d'ONG. Les incidents impliquent parfois des armes blanches voire des armes à feu dans certains cas.

Selon le communiqué publié jeudi, le coordinateur humanitaire de l'ONU résident en Syrie, Imran Riza, et le coordinateur humanitaire régional pour la crise syrienne, Muhannad Hadi, expriment "leur grave inquiétude face à la détérioration des conditions de sécurité au camp", et soulignent "le besoin urgent de trouver une solution durable pour toute personne vivant dans le camp".

Depuis la chute du "califat" autoproclamé de l'EI en mars 2019, les autorités kurdes appellent les pays concernés à rapatrier femmes et enfants.

Cependant, la plupart des pays, notamment européens, rechignent à reprendre leurs citoyens. Certains, dont la France, ont rapatrié un nombre limité d'enfants orphelins de jihadistes.

La "récente hausse des violences" dans le camp "compromet la capacité de l'ONU et des partenaires humanitaires à poursuivre en toute sécurité la fourniture d'une assistance humanitaire essentielle", ajoute le communiqué.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.