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Suède: un Turc emprisonné pour "tentative de financement terroriste" du PKK


Jeudi 6 juillet 2023 à 12h41

Stockholm, 6 juil 2023 (AFP) — Un Turc d'origine kurde a été condamné jeudi en Suède à quatre ans et demi de prison pour "tentative de financement terroriste" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et "d'extorsion", une première dans le pays scandinave qui attend le feu vert de la Turquie pour entrer dans l'Otan.

Le quadragénaire a tenté sous la menace d'une arme à feu de forcer un commerçant kurde à Stockholm à verser de l'argent au PKK, a déclaré dans un communiqué le juge Måns Wigén.

"La tentative d'extorsion a eu lieu dans le cadre d'un vaste programme de collecte de fonds mené par le PKK en Europe", a-t-il ajouté.

Le condamné avait été arrêté en janvier après avoir proféré des menaces et tiré avec une arme à feu devant un restaurant de Stockholm.

Selon le tribunal, l'objectif de l'homme était d'exercer un racket et d'utiliser les fonds pour financer le PKK, classé comme organisation terroriste par la Turquie mais aussi par la Suède, l'Union européenne et les Etats-Unis.

Le tribunal l'a également condamné à une expulsion avec interdiction de retourner sur le territoire suédois une fois sa peine purgée.

Contacté par l'AFP, son avocat Ilhan Aydin a affirmé que son client fera appel de la décision du tribunal.

"Il est déçu et nous ne partageons pas le jugement du tribunal en ce qui concerne le financement du terrorisme et la tentative d'extorsion", a-t-il dit.

Cette condamnation est la conséquence d'un durcissement de la législation antiterroriste suédoise entrée en vigueur en juillet 2022, permettant notamment de faciliter les poursuites en matière de financement de terrorisme.

C'est la première fois que la nouvelle loi, déjà utilisée dans des affaires liées à l'organisation jihadiste Etat islamique, est appliquée pour un sympathisant du PKK.

Coincée aux portes de l'Otan, la Suède attend le feu vert de la Turquie et de la Hongrie pour intégrer l'Alliance. Ankara reproche à la Suède sa mansuétude présumée envers les militants kurdes réfugiés dans le pays scandinaves et réclame des dizaines d'extraditions de militants qu'elle qualifie de "terroristes".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.