Mercredi 18 juin 2025 à 18h33
Stockholm, 18 juin 2025 (AFP) — Un agent de la police fédérale américaine (FBI) a été interrogé mercredi en Suède sur le rôle d'Osama Krayem, pendant le procès de ce jihadiste suédois accusé d'avoir participé à l'exécution d'un pilote jordanien brûlé vif en Syrie.
L'agent du FBI avait été convoqué par le procureur pour témoigner de ce qu'il savait des conditions de la mort de ce pilote, Muath Al-Kasasbeh, filmée dans une vidéo le 3 février 2015.
Une grande partie de l'interrogatoire a été consacrée à l'unité d'élite du groupe Etat islamique (EI), Liwa Al Sadiq, pour comprendre son rôle au moment de l'exécution et vérifier si Osama Krayem en faisait partie, ce qu'affirme l'accusation.
L'agent du FBI Daniel O'Toole s'est appuyé sur les interrogatoires qu'il a effectués avec le jihadiste Alexanda Kotey, un ancien citoyen britannique qui était membre de l'EI.
Ce dernier a été arrêté par les forces kurdes dans l'est de la Syrie et transféré en 2020 aux Etats-Unis où il a signé un accord pour collaborer avec ce pays et donner des informations sur le groupe Etat islamique.
"Selon Alexanda Kotey, Osama Krayem était-il membre de Liwa Al Sadiq ?", lui demande le procureur. "Oui", répond l'agent du FBI.
Le procureur lui a ensuite demandé pourquoi cette unité de l'EI avait participé à cette exécution qui a sidéré la Jordanie.
"Ils ne voulaient pas exposer des soldats ordinaires qui venaient juste d'arriver à cette prise d'otages sensible. Et la brigade Al Sadiq était aussi plus adaptée et servait mieux la propagande", explique l'agent.
Osama Krayem a assuré n'avoir passé que 15 à 20 minutes sur les lieux de l'exécution, sans savoir ce qui allait se passer, avant d'apercevoir les caméras.
"Est-il possible qu'une personne qui n'avait en aucun cas été approuvée à l'avance pour participer à cette production (mise en scène de l'assassinat du pilote, ndlr) ait pu être engagée comme figurant dans la vidéo faite dans la rue ?", demande le procureur. L'agent répond tout de suite non.
L'avocate d'Osama Krayem a contesté la véracité des propos d'Alexanda Kotey. "A-t-il vraiment été possible de vérifier tout ce qu'il a dit, sur plus de 900 pages ?". L'agent reconnaît que cela n'a pas été possible.
Le procès devrait s'achever le 26 juin.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.