Page Précédente

Suède: ouverture d'un procès contre un Turc jugé pour "financement terroriste du PKK"


Mardi 20 juin 2023 à 16h59

Stockholm, 20 juin 2023 (AFP) — Un citoyen turc accusé de "tentative de financement terroriste" du mouvement armé kurde du PKK est comparu mardi devant le tribunal de Stockholm, un procès inédit qui intervient au moment où le pays scandinave tente de convaincre la Turquie de la laisser entrer dans l'Otan.

"Il est possible que (mon client) ait eu des contacts avec des personnes en lien avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), mais il n'a lui même aucun lien" avec le mouvement, a déclaré Ilhan Aydin, avocat de la défense, lors de l'audience.

Le procureur a au contraire avancé que l'accusé détenait un rôle central dans les activités du PKK en Suède.

L'homme de 40 ans avait été arrêté en janvier après avoir proféré des menaces et tiré avec une arme à feu devant un restaurant de Stockholm.

Selon le parquet suédois, son objectif était d'exercer un racket et d'utiliser les fonds pour financer le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), classé comme organisation terroriste par la Turquie mais aussi par la Suède, l'Union européenne et les Etats-Unis.

L'accusé a déjà été en lien avec un Turc ayant eu ses comptes gelés pour financement du PKK en France et un autre condamné en 2016 en Allemagne pour appartenance au PKK, selon l'acte d'accusation qui a eu recours à des informations issues du renseignement français (DGSI) et allemand (BKA).

"Mon client rejette les accusations d'extorsion aggravée et de tentative de financement" a indiqué à l'AFP M. Aydin.

Ce procès est la conséquence d'un durcissement de la législation antiterroriste suédoise entrée en vigueur en juillet 2022, permettant notamment de faciliter les poursuites en matière de financement de terrorisme.

C'est la première fois que la nouvelle loi, déjà employée dans des dossiers liées à l'organisation Etat islamique, est utilisée pour un sympathisant du PKK.

La Suède a depuis adopté un nouveau tour de vis, en vigueur depuis le 1er juin 2023, que Stockholm présente à la Turquie comme la preuve qu'elle prend au sérieux ses demandes de durcissement vis-à-vis du PKK.

Ankara réclame des dizaines d'extraditions de militants qu'elle qualifie de "terroristes" résidant sur le sol suédois.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.