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Strasbourg: quinze Kurdes entament une grève de la faim pour Öcalan


Jeudi 1 mars 2012 à 17h20

STRASBOURG, 1 mars 2012 (AFP) — Quinze militants kurdes, dont cinq femmes, ont entamé jeudi à Strasbourg une grève de la faim "illimitée" pour demander la libération en Turquie du leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan et pour obtenir du Conseil de l'Europe qu'il lui rende visite en prison.

Quelque 150 manifestants étaient venus soutenir, lors d'un rassemblement devant le bâtiment du Conseil de l'Europe, les grévistes de la faim, qui avaient revêtu des chasubles blanches sur lesquelles on pouvait lire "Liberté pour Öcalan, statut pour le Kurdistan, grève de la faim illimitée".

Les activistes, venus de plusieurs pays d'Europe, demandent notamment que le Conseil de l'Europe envoie à Istanbul des experts de son Comité pour la prévention de la torture (CPT) pour y examiner les conditions de détention de M. Öcalan, lequel n'a reçu aucune visite depuis plus de sept mois.

"Je suis prêt à aller jusqu'à la mort", a affirmé à l'AFP l'un des participants au mouvement, Harun Yilmaz, 29 ans, qui vit à Paris. "Nous sommes inquiets pour la santé d'Öcalan", a-t-il ajouté.

Au printemps 2007, 18 militants kurdes avaient déjà observé une grève de la faim pendant 39 jours à Strasbourg. Ils avaient finalement obtenu que le CPT envoie une délégation auprès d'Abdullah Öcalan.

Ce mouvement est organisé en solidarité avec les "prisonniers politiques kurdes" qui ont entamé le mois dernier une grève de la faim en Turquie, a expliqué à l'AFP Fidan Dogan, du Centre d'information du Kurdistan à Paris.

Sept femmes, dont la députée Selma Irmak du parti pro-kurde BDP, observent notamment une grève de la faim depuis le 15 février à la prison de Diyarbakir (Turquie).

Abdullah Öcalan purge depuis 1999, en solitaire, une peine de prison à vie sur l'île-prison d'Imrali, au sud d'Istanbul. Condamné à mort le 29 juin 1999, Öcalan, surnommé "Apo", 62 ans, doit la vie au parlement turc qui a aboli la peine de mort en août 2002 dans le but de rapprocher le pays, candidat à l'Union européenne, des normes européennes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.