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Strasbourg: près de 15.000 Kurdes ont manifesté pour la libération de leur chef


Samedi 13 février 2016 à 18h15

Strasbourg, 13 fév 2016 (AFP) — Près de 15.000 Kurdes selon les organisateurs et la police se sont réunis samedi à Strasbourg pour exiger comme chaque année la libération de leur chef historique Abdullah Öcalan, emprisonné en Turquie depuis février 1999.

Agitant des drapeaux kurdes, les manifestants, dont certains venus d'Allemagne, s'étaient retrouvés dans le quartier de la Meinau où un grand meeting a commencé vers 13H00, sous une pluie fine.

La manifestation s'est terminée vers 17H30, ont indiqué les organisateurs à l'AFP.

"A bas régime fasciste", lançaient quelques personnes à l'intention du régime turc, tandis que des jeunes brandissaient un immense portrait de M. Öcalan.

"Dix-sept ans après, nous sommes toujours là pour défendre notre leader. Et notre leader Abdullah Öcalan est aussi toujours en résistance. Certes il est en prison mais ils n'ont pas atteint leur objectif en l'arrêtant" a déclaré à l'AFP sa nièce, Dilek Öcalan.

Le dirigeant emblématique purge depuis 1999 une peine de prison à vie dans l'île-prison d'Imrali (nord-ouest de la Turquie).

"On était tout prêt de trouver une solution politique à la question kurde mais l'Etat turc a gelé les négociations de paix. On était vraiment tout proche d'une solution", a regretté sa nièce.

Après un espoir de processus de paix, en particulier après plusieurs années de négociations et des déclarations de M. Öcalan en faveur d'un dépôt des armes, la situation s'est tendue depuis les dernières élections législatives, en juin.

En décembre, Ankara a lancé une campagne militaire contre plusieurs villes à majorité kurde du sud-est anatolien pour en déloger les partisans du PKK qui y ont déclaré "l'autonomie".

"En ce moment il y un massacre du côté kurde en Turquie, c'est très très grave et personne ne bouge, ni l'Europe, personne! Je comprends pas pourquoi François Hollande, notre président, ne bouge pas", a lancé Nese Tuskurt, qui vit en France depuis plus de 40 ans.

Des opérations particulièrement meurtrières ont été menées contre les rebelles dans le bastion kurde de Cizre (sud-est de la Turquie). Jeudi, le ministre turc de l'Intérieur Efkan Ala a annoncé qu'elles étaient finies.

Mais les opérations continuent dans le quartier de Sour, à Diyarbakir, la principale ville du sud-est de la Turquie, et un couvre-feu y est en vigueur depuis le 2 décembre.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.