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Strasbourg: les Kurdes entament leur 5e semaine de grève de la faim


Mercredi 9 mai 2007 à 13h47

STRASBOURG (Conseil Europe), 9 mai 2007 (AFP) — Une douzaine de Kurdes, accompagnés de sympathisants, sont entrés dans leur cinquième semaine de grève de la faim à Strasbourg pour réclamer l'examen par des "médecins indépendants" du chef rebelle kurde emprisonné en Turquie Abdullah Öcalan, a indiqué mercredi un porte-parole.

Les 12 grévistes, parmi lesquels se trouvent cinq femmes, se sont engagés à observer ce mouvement pour une durée indéterminée, tant que le Comité pour la prévention de la torture (CPT) du Conseil de l'Europe n'aura pas envoyé de "mission indépendante" en Turquie, a précisé le porte-parole à l'AFP, à trois jours d'une manifestation qui doit rassembler plusieurs dizaines de milliers de personnes samedi à Strasbourg.

Une soixantaine de sympathisant, remplacés tous les cinq jours, soutiennent le noyau dur des grévistes dont fait partie Remzi Kartal, l'un des membres fondateurs du Congrès national du Kurdistan (KNK).

Six personnes en grève depuis la première heure, le 11 avril, connaissent des problèmes de santé importants et ont été brièvement hospitalisés, selon la même source.

Les avocats d'Öcalan ont rendu publics en mars les résultats d'analyses faites sur ses cheveux établissant, selon eux, que le chef du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) détenu dans l'île-prison d'Imrali souffre d'un empoisonnement vraisemblablement dû à l'ingestion de métaux toxiques. Ces allégations ont été jugées "sans fondement" par la justice turque.

Des représentants du Conseil de l'Europe ont à plusieurs reprises rendu visite à Öcalan et trouvé son état de santé satisfaisant, mais ont recommandé un allègement de son isolement.

Une délégation de six eurodéputés, parmi lesquels se trouvent le Français Francis Wurtz (PCF) et l'Allemande d'origine kurde Feleknas Uca (PDS), doit se rendre vendredi au CPT pour remettre une pétition de plus 100.000 signatures recueillies dans toute l'Union européenne, selon le porte-parole.

Samedi, entre 30.000 et 50.000 Kurdes d'Allemagne, de Belgique, des Pays-Bas, de Suisse et d'Italie sont attendus à Strasbourg pour une manifestation et un meeting de soutien aux grévistes à l'appel de la Fédération des associations kurdes en France (FEYKA), selon la même source.

Le 25 avril, une centaine de Kurdes avaient déjà manifesté devant le Parlement européen pour le même motif.

Parallèlement à Strasbourg, des grèves de soutien à Öcalan sont également observées en Grande-Bretagne, en Suède, au Kurdistan turc et au Kurdistan syrien, selon la même source.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.