Page Précédente

Strasbourg : brève occupation de l'Agora du Conseil de l'Europe par des Kurdes


Mardi 13 septembre 2011 à 17h24

STRASBOURG, 13 sept 2011 (AFP) — Une cinquantaine de militants kurdes ont occupé mardi pendant deux heures l'Agora du Conseil de l'Europe à Strasbourg, une annexe de l'organisation paneuropéenne, pour demander des garanties sur l'état de santé du chef du PKK emprisonné, avant d'être expulsés par la police, a constaté un journaliste de l'AFP.

Les militants et sympathisants du chef historique du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) Abdullah Öcalan, emprisonné à vie depuis 1999, s'étaient rassemblés en début d'après-midi devant le bâtiment général du Conseil de l'Europe, situé en face du Palais de l'Europe où siègent les représentants des 47 Etats membres.

Brisant une porte vitrée à l'entrée du bâtiment, ils se sont ensuite assis dans le hall aux cris de "Libérez Öcalan !" et "Solidarité avec le peuple kurde !", demandant au Conseil de "prendre en compte leur existence".

"Notre leader Abdullah Öcalan est en prison depuis douze ans. Sa situation est critique, cela fait plus de 47 jours qu'on ne peut pas aller le voir", a expliqué à l'AFP Jian Akdogan, une étudiante.

"Si le CPT (Comité contre la torture du Conseil de l'Europe) ne réagit pas, s'il n'y a rien qui change, il ne faut pas s'étonner que les jeunes réagissent de cette manière", a-t-elle affirmé.

Les négociations entamées par un responsable du Conseil de l'Europe ont rapidement tourné au dialogue de sourds. Les manifestants ont refusé de sortir du bâtiment en échange d'une discussion avec deux membres du CPT, qui visitent régulièrement les prisons turques.

Les manifestants ont été expulsés du bâtiment vers 16H30 (14H30 GMT) par une trentaine de policiers.

"La police est intervenue sur réquisition de l'établissement pour faire sortir les Kurdes qui étaient opposés à leur expulsion du bâtiment", a expliqué à l'AFP Didier Mazoyer, le directeur départemental de la sécurité publique, assurant que les forces de l'ordre avaient "utilisé la force adaptée à cette situation".

Certains manifestants pourraient être poursuivis pour rébellion, a-t-il ajouté.

Fin juillet, le chef rebelle kurde a affirmé vouloir mettre fin à son dialogue entamé en 2009 avec le gouvernement turc qu'il a accusé d'intransigeance dans le conflit kurde et demandé sa libération.

Le PKK est considéré par de nombreux pays comme une organisation terroriste.

La Turquie est membre du Conseil de l'Europe.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.