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Sortie de la crise politique en vue en Irak


Jeudi 20 avril 2006 à 12h23

BAGDAD, 20 avr 2006 (AFP) — Le Premier ministre sortant d'Irak, le chiite Ibrahim Jaafari s'est dit prêt jeudi à renoncer à sa candidature à la tête du prochain gouvernement, contestée par les Arabes sunnites et les Kurdes, ouvrant la voie à une sortie de la crise politique de plus de quatre mois.

Cette annonce, faite par l'un de ses proches, est intervenue à quelques heures d'une réunion du Parlement destinée à régler la question des nominations à la tête de l'Etat qui concernent neuf postes, dont celui de chef du gouvernement.

"Le docteur Jaafari a été choisi comme candidat par la liste unifiée irakienne (AUI, le bloc chiite) et il demande aujourd'hui à ce bloc de décider de sa candidature", a déclaré Jawad al-Maliki à la presse.

Le Premier ministre sortant laisse ainsi à son bloc, celui qui a le plus de députés au Parlement et à qui il revient de choisir le chef du gouvernement, le choix de décider de sa candidature.

"Cela signifie qu'il n'insiste plus pour avoir le poste", a expliqué M. Maliki, le numéro deux de Dawa, parti de M. Jaafari et l'un des piliers de la coalition chiite qui a 128 députés au Parlement de 275 sièges.

"Cette initiative a été dictée par le souci de M. Jaafari de préserver l'unité de l'alliance et sa future marche comme elle témoigne de son respect pour les masses qui ont voté pour lui", a encore dit M. Maliki.

"L'alliance va maintenant décider de sa réponse à la demande de M. Jaafari", a ajouté le responsable chiite en précisant que les instances de ce bloc "allaient se réunir aujourd'hui ou demain pour examiner la question".

Encore mercredi, M. Jaafari avait affirmé qu'il n'était pas question pour lui de renoncer à sa candidature, décidée en février lors d'un vote de son bloc qui lui avait donné une voix d'avance contre Abdel Abdel Mehdi, actuel vice-président et dirigeant du Conseil suprême de la révolution islamique en Irak (CSRII), autre composante de la coalition chiite.

Selon des sources chiites, si ce bloc aura à décider d'une autre candidature, il le fera parmi les leaders du parti Dawa de M. Jaafari.

Avant cette annonce, survenue à la suite de nouveaux appels à la formation rapide d'un gouvernement d'union nationale venant notamment du président américain George W. Bush, des sources politiques avaient fait état d'un accord de principe sur les nominations à six des neuf postes à la tête de l'Etat.

"Nous sommes parvenus tard mercredi à un accord sur ces noms lors d'une réunion en l'absence de l'Alliance unifié irakienne", a indiqué à l'AFP le porte-parole du la coalition sunnite du Front de la Concorde Dhafer al-Ani.

"Le président (Jalal) Talabani (kurde) a été choisi pour le même poste, Adel Abdel Mehdi (chiite) gardera la vice-présidence et Tarek al-Hachémi (sunnite) a été pressenti pour la deuxième vice-présidence", a-t-il précisé.

M. Hachémi, chef du Parti islamique, avait posé sa candidature au poste de président du Parlement, ce qui a été catégoriquement rejeté par les chiites.

Ce poste irait à un autre Arabe sunnite, Adnane al-Doulaïmi, chef de l'une des composantes du Front de la Concorde, le groupe Ahl al-Irak, selon M. Ani.

L'une des vices-présidences de l'assemblée a été proposée au chiite, cheikh Khaled al-Attiya, et la deuxième au Kurde Aref Tayfour.

Entre-temps, les violences ont fait de nouvelles victimes jeudi. Dix Irakiens ont été tués et quatorze blessées en quelques heures dans des attaques à travers le pays.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.