Page Précédente

Six combattants kurdes tués dans un attentat à la bombe en Irak


Samedi 13 septembre 2008 à 13h44

BAQOUBA (Irak), 13 sept 2008 (AFP) — Au moins six peshmergas, dont un commandant, ont été tués samedi en Irak dans un rare attentat contre les combattants kurdes toujours déployés dans la province de Diyala malgré un ordre de retrait du gouvernement.

Dans la capitale, trois policiers irakiens et un membre des milices luttant contre Al-Qaïda ont par ailleurs été tués dans un attentat à la bombe.

"Six peshmergas ont été tués, dont le colonel Zoulfikar Mahmoud chargé de la sécurité à Khanaqine, et six blessés par l'explosion d'une bombe artisanale, placée au bord de la route, au passage de leur patrouille", a déclaré Mahmoud Singaoui, le représentant du président irakien Jalal Talabani auprès des peshmergas.

Cet attentat s'est produit à l'ouest de Khanaqine, une ville de la province de Diyala, frontalière de l'Iran et l'une des plus dangereuses d'Irak.

Les peshmergas sont rarement la cible d'attentats en Irak.

Ces combattants sont en majorité déployés dans les trois provinces de la région semi-autonome du Kurdistan (nord), mais ils sont aussi stationnés également plus au sud, dans les provinces de Ninive, de Kirkouk et de Diyala, une présence qui suscite parfois des crispations.

Une crise a éclaté en août à Khanaqine entre l'armée irakienne et les peshmergas sur la présence de ces derniers dans la région de Diyala.

Le 15 août, les dirigeants kurdes avaient finalement accepté de retirer, à la demande du gouvernement irakien leurs troupes de Diyala, où quelque 4.000 combattants kurdes étaient déployés depuis près de deux ans.

Mais depuis, les peshmergas ne sont toujours pas partis de la province.

L'armée irakienne avait aussi dit son intention de chasser les partis politiques kurdes des bâtiments publics qu'ils occupaient depuis 2003, ce qui avait déclenché la colère des Kurdes.

Située près de la province du Kurdistan, la zone septentrionale de Diyala est habitée en majorité par des Kurdes chiites, et les dirigeants kurdes affirment qu'elle faisait partie du Kurdistan.

Près de 175.000 personnes vivent dans la municipalité de Khanaqine.

Durant la politique d'arabisation de l'ancien président sunnite Saddam Hussein, dans les années 1980, un grande nombre de Kurdes chiites avaient été déplacés par le force et ils ne sont revenus qu'à la chute du régime en 2003.

En juin 2006, le conseil municipal de Khanaqine avait demandé que la région, qui compte des champs pétroliers, soit intégrée au Kurdistan.

Le Kurdistan, dans le nord de l'Irak, est une région autonome de facto depuis 1991. Les unités des peshmergas assurent sa défense et la région est régie par une présidence provinciale dirigée par le chef kurde Massoud Barzani, un gouvernement et un parlement.

Parallèlement, au moins trois policiers irakiens et un membre des milices luttant contre Al-Qaïda ont été tués dans l'explosion d'une bombe artisanale au bord d'une route à Bagdad, ont indiqué à l'AFP des sources aux ministères de l'Intérieur et de la Défense.

La bombe a explosé près d'un barrage de Kamssara, un quartier de l'est de Bagdad, tuant trois policiers et un membre des "Sahwa", milices composées d'anciens insurgés reconvertis dans la lutte contre Al-Qaïda, a-t-on précisé.

Huit personnes ont été blessées.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.