Page Précédente

Selon son nouveau ministre des Affaires Etrangères, la Suède est capable de "satisfaire" l'accord de la Turquie sur l'Otan


Mardi 25 octobre 2022 à 18h49

Stockholm, 25 oct 2022 (AFP) — Le nouveau gouvernement suédois est déterminé surmonter les objections d'Ankara à la candidature historique de Stockholm à l'Otan, a déclaré le nouveau ministre des Affaires Etrangères Tobias Billström à l'AFP.

Selon M. Billström, Stockholm serait capable de satisfaire tous les points du "mémorandum trilatéral" signé par la Turquie, la Suède et la Finlande à la fin du mois de juin.

"Nous serons capables de satisfaire le mémorandum et ses différents points, j'en suis tout à fait certain", a déclaré M. Billström dans un entretien à l'AFP.

Plus tôt dans l'année, les deux pays nordiques ont tourné le dos à leur traditionnel non-alignement en se portant candidats à l'Alliance Atlantique après l'invasion de l'Ukraine par Moscou.

La décision des deux pays de rejoindre l'alliance menée par les Etats-Unis a reçu un large soutien de la part des membres de l'Otan.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a cependant bloqué le processus d'adhésion, accusant la Finlande et la Suède de bienveillance envers le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) et ses alliés, qu'Ankara considère comme des organisations terroristes.

Soulignant le soutien de la Suède à la position prise par la Turquie et de l'Union Européenne à l'égard du PKK, Tobias Billström précise que l'organisation était "terroriste d'un bout à l'autre", et que la Suède respectait les inquiétudes sécuritaires de la Turquie.

Mais le nouveau ministre souligne également la nécessite "d'avoir un équilibre de la liberté d'expression".

Cet été, des groupes kurdes présents en Suède ont organisé des manifestations dans le pays où des dizaines de participants ont agité des drapeaux du PKK, provoquant la colère en Turquie.

L'accord de juin inclue également un engagement à répondre "rapidement et totalement aux demandes d'expulsion ou d'extradition en attente de suspects de terrorisme" émises par la Turquie.

Selon Tobias Billström, si la Suède est prête à tenir ses promesses, cela doit être fait "d'une façon légale et sûre (...) d'une façon qui soit en accord avec la Constitution", a-t-il déclaré.

En Suède, si un suspect s'oppose à son extradition, celle-ci doit être examinée par la Cour Suprême du pays, dont la décision peut empêcher le gouvernement d'accorder un mandat.

En août, la Suède a autorisé la première extradition vers la Turquie depuis les accords de juin, pour un cas de fraude bancaire et non de terrorisme.

Un mois plus tard, les autorités suédoises ont levé l'interdiction des exportations militaires vers la Turquie, une autre demande d'Ankara.

"C'est un dialogue positif avec la Turquie", a ajouté Tobias Billström tout en signalant sa prochaine visite en Turquie ainsi que celle du nouveau premier ministre suédois Ulf Kristersson.

Si les représentants turcs ont mentionné que les objections principales portaient sur la Suède et non la Finlande, Tobias Billström ne s'attend cependant pas à ce que la Finlande poursuive sa candidature à l'Otan seule sans la Suède.

"Nous ne voyons aucun signe dans cette direction", a-t-il déclaré.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.