Lundi 26 mars 2007 à 17h52
MONTPELLIER (France), 26 mars 2007 (AFP) — Seize Kurdes de Turquie, vivant en situation irrégulière en France depuis plusieurs années, observent une grève de la faim depuis 26 jours à Montpellier (sud) pour obtenir la régularisation de leur situation, a constaté un correspondant de l'AFP.
Les seize hommes, âgés de 22 à 48 ans, tous sans-papiers travaillant au noir, sont en France pour certains depuis plus de dix ans. La plupart ont demandé l'asile à plusieurs reprises, certains jusqu'à cinq fois, a précisé l'association Cimade (Conseil d'entraide oecuménique) qui soutient leur action.
Allongés sur des matelas dans une salle de l'Association franco-kurde de Montpellier, les seize hommes, le front ceint d'un bandeau blanc sur lequel est marqué "gréviste", se nourrissent de thé et d'eau, et les services de secours médicaux suivent leur état de santé quotidiennement, a indiqué la Cimade.
"Cette situation n'a que trop duré", a affirmé Jean-Paul Nunez (Cimade) qui a demandé la nomination d'un médiateur.
En 2003 déjà, 102 Kurdes s'étaient mis en grève de la faim à Montpellier et une soixantaine d'entre eux avaient obtenu une régularisation de leurs papiers. Cinq des grévistes actuels faisaient déjà partie de ces manifestants. Selon les grévistes, des sans-papiers expulsés vers la Turquie seraient aujourd'hui en prison.
"La grève de la faim c'est dur, mais ce n'est pas plus dur que les prisons en Turquie, mourir là-bas ou ici, c'est pareil", a expliqué l'un des grévistes, Suat, 28 ans, en France depuis sept ans, un de ceux qui n'avaient pu obtenir en 2003 des papiers en règle.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.