Mardi 28 novembre 2006 à 14h36
BAGDAD, 28 nov 2006 (AFP) — L'ancien président irakien Saddam Hussein, déjà condamné à mort pour le massacre de 148 villageois chiites dans les années 1980, a affirmé mardi lors de son second procès, où il est accusé de génocide contre les populations kurdes: "On ne peut être exécuté qu'une fois, pas dix".
"Quand je parle, personne ne doit croire que je défends Saddam Hussein. On ne peut être exécuté qu'une fois, pas dix fois. Je défends le grand parcours de cette nation. L'Irak est pleine de restes de squelettes. Donnez-moi dix jours et je vous montre 400 corps d'Arabes et de Kurdes", a-t-il affirmé devant le tribunal à Bagdad.
Un médecin légiste ayant travaillé sur des charniers doit témoigner mardi lors de la 24e audience du procès Anfal, devant le Haut tribunal pénal irakien.
Saddam Hussein et ses six coaccusés, dont son cousin Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique", sont jugés pour avoir ordonné et mis en oeuvre les campagnes militaires d'Anfal en 1987-1988 dans le Kurdistan, qui ont fait 180.000 morts selon l'accusation. Tous risquent la peine de mort.
L'ancien homme fort de l'Irak a été condamné à mort par pendaison le 5 novembre dans un autre procès, pour l'exécution de 148 villageois chiites de Doujaïl, dans les années 1980, en représailles à un attentat contre le convoi présidentiel.
Une procédure d'appel automatique qui peut prendre plusieurs mois a été engagée. Si le verdict est confirmé par la Cour d'appel du Haut tribunal pénal, la peine doit être appliquée dans un délai de 30 jours.
L'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a publié mi-novembre un rapport sur ce procès, estimant qu'il avait été marqué par tellement d'irrégularités que le verdict devait être annulé.
pool-pgf/thm/feb
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.