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Saddam Hussein expulsé du tribunal


Mardi 10 octobre 2006 à 12h21

BAGDAD, 10 oct 2006 (AFP) — L'ancien président irakien Saddam Hussein a été expulsé mardi du tribunal où il est accusé de génocide contre les kurdes, après une altercation avec le juge qui a ordonné que les débats se poursuivent à huis clos, selon les journalistes sur place.

Une dispute a éclaté avec le juge Mohammed al-Oreibi al-Khalifa lorsque Saddam Hussein a voulu lire un verset du Coran, et que le juge a fermé son microphone.

Après l'expulsion de l'ancien président, un autre accusé, Hussein Rachid al-Tikriti, ancien commandant adjoint du commandement opérationnel des forces armées, a demandé à sortir en accusant le tribunal d'être composé de "souteneurs et de traîtres".

Puis il a envoyé un coup de poing à un huissier qui voulait le faire asseoir. Il a été expulsé à son tour.

Un troisième accusé, Ali Hassan al-Majid, ancien ministre de la Défense, a alors lancé: "Je veux que le verdict soit rendu tout de suite. Je veux être exécuté et en finir avec ce procès".

Les débats ont ensuite continué à huis clos.

Le procès, qui se déroule dans la zone fortifiée du centre de Bagdad, avait repris lundi après son report le 26 septembre, dans le tumulte, lorsque Saddam Hussein avait été expulsé pour la troisième fois du tribunal en une semaine.

Saddam Hussein et Hassan al-Majid, surnommé Ali le chimique pour son rôle dans les bombardements chimiques des zones civiles, sont accusés de génocide. En outre, tous les deux et cinq autres co-accusés sont poursuivis pour crime de guerre et crime contre l'humanité contre les Kurdes pour avoir ordonné et exécuté les campagnes militaires d'Anfal, en 1987-1988, qui ont fait plus de 180.000 morts au Kurdistan, selon l'accusation.

Les sept accusés risquent la peine de mort s'ils sont reconnus coupables.

Les avocats de la défense boycottent le procès pour protester contre la nomination d'un nouveau juge due, selon eux, à l'intervention du gouvernement.

Selon la défense, cette intervention a été illustrée par la révocation, le 20 septembre, de l'ancien juge Abdallah al-Améry, accusé de partialité pour avoir affirmé que Saddam Hussein n'avait pas été un dictateur. Mohammed al-Oreibi al-Khalifa a été nommé pour lui succéder.

Le procès avait commencé le 21 août.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.