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Saddam Hussein demande au juge de remplacer le mot peshmerga par insurgés


Mardi 12 septembre 2006 à 10h51

BAGDAD, 12 sept 2006 (AFP) — Le président déchu Saddam Hussein a demandé mardi au juge du Haut tribunal pénal irakien devant lequel il comparaît pour génocide contre les populations kurdes, de rayer du procès-verbal le mot peshmerga (combattant kurde) et de le remplacer par insurgé.

"Y a-t-il un pays au monde où quand une insurrection éclate, elle n'est pas réprimée par l'armée? Je propose de supprimer le mot peshmerga (de la transcription) qui signifie sacrifice et de le remplacer par insurgé", a affirmé Saddam Hussein, lors d'une intervention.

L'ancien homme fort de Bagdad, vêtu de son habituel costume sombre, et un Coran posé sur le pupitre devant lui, a martelé que "les Arabes et les Kurdes" avaient "fait beaucoup de sacrifices pour lutter contre l'insurrection".

Il voulait parler des Kurdes proches du gouvernement de Bagdad.

Selon lui, qualifier les insurgés de "peshmerga" leur confère un statut autre que celui de simples rebelles que le gouvernement a le droit de combattre.

Saddam Hussein a par ailleurs exigé que des experts internationaux examinent les preuves fournies par un témoin, Abdel Ghafour Hassan, qui avait raconté auparavant l'attaque de son village dans la région de Soulaimaniyeh, en 1988, et la disparition de sa mère et de ses jeunes soeurs.

Le témoin avait affirmé qu'après la chute du régime de Saddam Hussein en 2003, les papiers d'identité de sa famille avaient été retrouvés dans un charnier dans la région de Mossoul.

Saddam Hussein a demandé que les experts s'assurent que les pièces d'identité et les corps de sa mère et ses soeurs venaient du même endroit.

"Ces experts ne doivent pas être Américains, mais neutres, venant de pays comme la Suisse", a-t-il poursuivi.

"Nous ferons appel à des experts internationaux", a affirmé le juge sans autre précision.

Saddam Hussein a dit qu'il lui était "difficile de questionner un Irakien", ajoutant que "sa seule consolation était que des Irakiens étaient à l'écoute".

A un moment donné, l'ancien dictateur s'est tourné vers l'accusation et lancé: "vous êtes des agents iraniens et sionistes. Nous vous écraserons".

Le juge a alors coupé le micro de Saddam Hussein.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.