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Royaume-Uni: premières sanctions contre des réseaux d'immigration illégale


Mercredi 23 juillet 2025 à 09h50

Londres, 23 juil 2025 (AFP) — Le Royaume-Uni a annoncé mercredi des sanctions à l'encontre de 25 individus et organisations soupçonnés d'être impliqués dans des réseaux d'immigration illégale, une démarche inédite pour tenter d'endiguer les traversées de la Manche.

Le gouvernement travailliste de Keir Starmer est sous pression, alors que les arrivées de migrants à bord de petites embarcations ont dépassé le nombre de 23.500 depuis le début de l'année, un niveau record sur cette période.

Ces mesures -gel d'avoirs et/ou interdiction de séjour au Royaume-Uni- sont prises dans le cadre d'un nouveau régime de sanctions spécifiquement mis en place à l'encontre des réseaux de passeurs de migrants.

Ce premier train de sanctions vise notamment des chefs de réseaux basés dans les Balkans et en Afrique du Nord, quatre groupes criminels, une entreprise chinoise de bateaux gonflables, ainsi que des personnes au Moyen-Orient impliquées dans un système informel de transfert de fonds connu sous le nom de "hawala", indique le ministère des Affaires étrangères.

"De l'Europe à l'Asie, nous menons la lutte contre les passeurs qui facilitent la migration irrégulière, en les ciblant partout où ils se trouvent dans le monde", a déclaré le ministre de l'Intérieur, David Lammy, dans un communiqué.

Parmi les personnes visées figure un Albanais, Bledar Lala, présenté par le gouvernement britannique comme le dirigeant "d'un réseau organisant le passage clandestin de migrants de Belgique vers le Royaume-Uni via la Manche".

Mais aussi Alen Basil, "un ancien traducteur de la police qui a pris la tête d'un grand réseau de trafic de migrants en Serbie", ou encore Mohammed Tetwani, décrit comme "le dirigeant d'un camp de migrants à Horgos, en Serbie" aux méthodes "violentes".

Le gouvernement cible aussi un "banquier hawala", Muhammed Khadir Pirot, qui "reçoit l'argent de migrants pour payer leur passage clandestin du Kurdistan irakien vers l'Europe via la Turquie".

Une entreprise chinoise, Weihai Yamar Outdoors Product Co, est sanctionnée "pour la fabrication de bateaux pneumatiques dont elle promeut l'usage à des fins de trafic d'êtres humains".

Des organisations et individus basés dans les Balkans soupçonnés de fournir de faux passeports aux migrants sont aussi sur la liste.

Le Premier ministre Keir Starmer, qui a promis de "détruire les réseaux de passeurs", est confronté à la montée dans les sondages du parti anti-immigration Reform UK. La question est hautement sensible au Royaume-Uni, où des heurts ont eu lieu récemment devant un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile à Epping, au nord-est de Londres.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.