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Rosneft gèle certaines activités au Kurdistan irakien près de la Syrie


Jeudi 17 octobre 2019 à 13h15

Moscou, 17 oct 2019 (AFP) — Le groupe pétrolier russe Rosneft a annoncé jeudi suspendre une partie de ses activités au Kurdistan irakien, proche de la frontière syrienne, pour des raisons de sécurité.

Rosneft a "décidé de suspendre un peu les travaux jusqu'à ce que la sécurité de nos employés soit garantie à 100%", a déclaré le numéro deux du groupe cité par les agences de presse russes.

Il s'agit de l'unité "la plus proche de la frontière" syrienne, a précisé le Français Eric Liron, ajoutant qu'il n'y avait "pas de changement" pour le reste des installations de Rosneft sur place.

Dirigé par le puissant Igor Setchine, un proche de Vladimir Poutine depuis les années 1990, Rosneft est considéré comme un vecteur de la politique étrangère russe.

Le groupe avait annoncé fin 2017 la signature d'un accord avec les autorités du Kurdistan irakien pour exploiter ses vastes ressources en hydrocarbures, disputées avec le pouvoir central de Bagdad.

Le gouvernement irakien a vivement critiqué cet accord, le qualifiant d'"ingérence flagrante dans les affaires intérieures irakiennes", sur fond de crise ouverte entre le pouvoir central irakien et la région autonome du Kurdistan depuis un référendum en 2017 sur l'indépendance kurde.

En février 2019, cette compagnie russe avait dit avoir versé une avance de 1,8 milliard de dollars aux autorités du Kurdistan irakien pour un projet d'oléoduc.

Au début de l'été, Igor Setchine avait aussi souligné que le "projet de développement de champs (pétrolifères) au Kurdistan irakien" se poursuivait et qu'une extraction-test avait été effectuée au premier trimestre 2019.

Et la société procède à des activités d'exploration. "Le programme de travail se poursuivra en 2020 et durera plusieurs années", a précisé jeudi Eric Liron dans un entretien avec l'agence russe TASS.

Il a précisé qu'une première production expérimentale de 360 tonnes par jour avait commencé sur le champ pétrolifère de Bejil, dans la région.

Rosneft n'a pas peur des investissements en eaux troubles : ce groupe est le principal bailleur de fonds du Venezuela en crise via des contrats pétroliers avec son groupe national PDVSA.

apo/alf/bds

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.