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"Rien n'indique" que la situation des femmes en Iran va s'améliorer, selon Washington


Lundi 5 decembre 2022 à 17h37

Washington, 5 déc 2022 (AFP) — "Rien n'indique" que la situation des femmes en Iran va s'améliorer après l'annonce inattendue de l'abolition de la police des moeurs, a jugé lundi un porte-parole du département d'Etat américain.

"Malheureusement, rien n'indique que les dirigeants iraniens améliorent la façon dont ils traitent les femmes et jeunes filles ou cessent la violence qu'ils infligent aux manifestants pacifiques", a déclaré le porte-parole, refusant de "commenter les affirmations ambiguës ou vagues" du pouvoir iranien.

Cette annonce, faite par le procureur général d'Iran ce week-end, a été perçue comme un geste envers les manifestants, mais certains militants des droits humains iraniens doutent de sa réalité.

Ils estiment aussi qu'une abolition de la police des moeurs ne changerait en rien l'obligation du port du voile, imposée par une loi datant de 1983.

L'Iran est secoué par un mouvement de protestation sans précédent depuis la Révolution islamique de 1979, déclenché par la mort le 16 septembre d'une jeune Kurde iranienne, Mahsa Amini, après son arrestation par la police des moeurs.

Début novembre, la vice-présidente américaine Kamala Harris avait lancé une initiative pour écarter l'Iran de la Commission de l'ONU sur les femmes.

Un appel renouvelé dimanche par l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield.

Le gouvernement iranien "ne devrait pas" siéger dans cet organe "chargé de promouvoir l'égalité des sexes et l'émancipation des femmes", avait-elle tweeté, appelant à l'en "retirer".

Une pétition publique allant dans ce sens avait reçu lundi plus de 165.000 signatures.

Un vote sur le retrait de l'Iran de cette commission doit se tenir la semaine prochaine au Conseil économique et social des Nations unies.

Lundi, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a accusé Washington de pousser l'Iran vers la sortie "avec l'aide de certains pays européens", une démarche "illégale" et "à but politique".

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.