Vendredi 22 avril 2011 à 16h21
ISTANBUL, 22 avr 2011 (AFP) — Le calme revenait en Turquie vendredi après que le Haut conseil électoral eut renoncé à interdire à des candidats kurdes de participer aux législatives du 12 juin, une exclusion qui a provoqué une flambée de violences entre militants kurdes et forces de sécurité.
Seuls quelques troubles mineurs sont survenus depuis jeudi soir dans le sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes, où un manifestant a été tué et cinq autres personnes --dont un policier et trois mineurs-- ont été blessés par balles durant des manifestations depuis mardi.
Plusieurs petits groupes se sont réunis dans la nuit de jeudi à vendredi à Diyarbakir, la principale ville du Sud-Est, pour célébrer pacifiquement la décision prise jeudi soir par le Haut conseil électoral (YSK) d'autoriser la candidature de six des sept candidats indépendants kurdes qu'il avait initialement exclus du scrutin, a constaté un correspondant de l'AFP.
A Istanbul, des sympathisants du principal parti pro-kurde de Turquie, le Parti pour la paix et la démocratie (BDP), ont tenté vendredi de fermer à la circulation un des deux ponts traversant le détroit du Bosphore, mais la police a dispersé le groupe, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Une bombe artisanale a par ailleurs explosé dans la périphérie de la métropole turque, blessant légèrement deux personnes, le gouverneur d'Istanbul indiquant que les blessés étaient fichés pour des liens avec les rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), selon Anatolie.
Lors d'un meeting électoral à Bayburt (nord), le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a dénoncé le "vandalisme" dans le Sud-Est et accusé le BDP d'encourager les jeunes Kurdes à manifester violemment et à jeter des cocktails Molotov.
Le YSK a rejeté lundi 12 candidatures indépendantes aux législatives, dont celles de sept candidats soutenus par le BDP, en raison des antécédents judiciaires des intéressés.
La décision a été perçue par les Kurdes comme une nouvelle vexation alors que le BDP est déjà contraint de présenter des candidats indépendants pour contourner une règle controversée qui impose à un parti de recueillir au minimum 10% des suffrages exprimés à l'échelle nationale pour obtenir des sièges au parlement.
Le BDP avait menacé de boycotter le scrutin, laissant craindre une aggravation du conflit kurde qui a fait environ 45.000 morts depuis le début de l'insurrection du PKK en 1984.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.