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Reprise du procès pour génocide en présence de Saddam Hussein


Mardi 17 octobre 2006 à 09h55

BAGDAD, 17 oct 2006 (AFP) — Le procès de Saddam Hussein pour génocide contre les Kurdes a repris mardi matin à Bagdad en présence de l'ancien président irakien et des autres accusés, selon les journalistes sur place.

Les accusés sont jugés pour avoir ordonné et mis en oeuvre les campagnes militaires d'Anfal, en 1987-1988 dans le Kurdistan irakien, qui ont fait plus de 180.000 morts, selon l'accusation. Tous risquent la peine de mort.

Il s'agit de la 16e audience de ce procès ouvert le 21 août devant le Haut tribunal pénal irakien, qui siège dans la zone fortifiée de Bagdad.

Au début de l'audience, Sultan Hashim al-Tai, ancien ministre de la Défense de Saddam Hussein, a demandé au président de la cour qu'il soit assisté de son avocat.

"Nous avons parlé à nos avocats et ils sont prêts à assister" aux débats, a dit cet accusé. Le président a accepté la requête et la cour a commencé à écouter le témoignage d'un Kurde, âgé de 78 ans.

Les avocats de la défense ont boycotté les précédentes audiences du procès pour protester contre la nomination du juge Mohammed al-Oreibi al-Khalifa due, selon eux, à une intervention du gouvernement.

Cette audience se tient au lendemain de l'assassinat du frère du procureur général dans ce procès.

Imad al-Faroun, frère de Mounqith al-Faroun, le procureur général chargé de l'affaire Anfal, a été tué par des hommes armés qui l'ont abattu dans le quartier al-Jamaa, à l'ouest de la capitale.

Mounqith al-Faroun était présent à l'audience.

L'ancien président irakien et Hassan al-Majid, surnommé Ali le chimique pour son rôle dans les bombardements chimiques des zones civiles, sont accusés de génocide. En outre, tous deux et les cinq autres accusés sont poursuivis pour crime de guerre et crime contre l'humanité contre les Kurdes pour avoir ordonné et exécuté les campagnes d'Anfal.

Les dernières audiences, souvent tumultueuses, ont été consacrées aux témoignages des Kurdes qui ont décrit les viols brutaux et autres violences sauvages dont ils ont été les témoins il y a près de vingt ans, dans les camps de la mort où étaient détenus les Kurdes, alors que leurs villages étaient bombardés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.