Mercredi 9 decembre 2009 à 10h59
ANKARA, 9 déc 2009 (AFP) — La Cour constitutionnelle turque a entamé mercredi son deuxième jour de délibérations sur une possible interdiction du principal parti pro-kurde de Turquie pour collusion avec la rébellion, mais a indiqué que sa décision ne serait probablement pas rendue avant vendredi.
Les 11 juges ont repris leurs débats vers 09H30, après avoir planché la veille pendant 12 heures sur le dossier, a rapporté l'agence de presse Anatolie.
Tard mardi, le président de la Cour, Hasim Kiliç, a indiqué qu'il n'escomptait pas de décision avant vendredi.
"Il me semble impossible qu'une décision soit prise avant vendredi. (...) Notre cour doit examiner une par une les preuves et parvenir à des conclusions après avoir longuement discuté sur chacune d'elles", a déclaré M. Kiliç, cité par Anatolie, évoquant 141 preuves à évaluer.
Le Parti pour une société démocratique (DTP) est accusé d'être un "foyer d'activités préjudiciables à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible", obéissant aux "directives" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation terroriste par Ankara et de nombreux pays.
Outre une éventuelle dissolution du parti, huit de ses députés et de nombreux autres responsables sont menacés de bannissement de la vie politique pour des durées diverses.
Nombre d'observateurs estiment que le DTP est la vitrine politique légale des rebelles du PKK, et considèrent son interdiction comme l'hypothèse la plus vraisemblable.
Le parti assure qu'il n'a "pas de liens organiques" avec le PKK mais refuse de qualifier celui-ci d'organisation terroriste et appelle le gouvernement à négocier avec lui.
Les dirigeants du DTP ont prévenu qu'une dissolution pourrait attiser les tensions avec la population kurde du sud-est anatolien et ont annoncé que leurs 21 députés (sur 550) quitteraient le Parlement plutôt que de siéger comme parlementaires sans étiquette.
Une permanence du DTP à Ankara a par ailleurs été mitraillée dans la nuit de mardi à mercredi, a rapporté Anatolie, qui ajoute que quatre suspects, dont trois soldats ayant combattu le PKK dans le Sud-Est, ont été interpellés.
La nuit précédente, le siège du DTP à Ankara avait été visé par des jets de pierre.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.