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Répression des Kurdes: reprise lundi du procès de Saddam Hussein accusé de génocide


Lundi 11 septembre 2006 à 04h01

BAGDAD, 11 sept 2006 (AFP) — Le procès du président déchu irakien Saddam Hussein, accusé de génocide pour les campagnes de répression au Kurdistan, reprend lundi avec l'audition de six témoins, après une suspension de trois semaines à la demande de la défense.

L'ancien homme fort de Bagdad est jugé pour son rôle dans les campagnes militaires d'al-Anfal qui auraient fait jusqu'à 180.000 morts en 1987 et 1988 au Kurdistan irakien (nord). Plusieurs charges pèsent contre lui: génocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

Six de ses lieutenants, dont Ali Hassan al-Majid, surnommé "Ali le chimique" en raison de son recours au gaz contre les populations civiles, comparaissent à ses côtés.

Le juge Abdallah al-Ameri préside le Haut tribunal pénal irakien devant lequel les accusés comparaissent.

Depuis l'ouverture du procès le 21 août, trois audiences ont eu lieu, consacrées à la lecture de l'acte d'accusation et aux premiers témoignages à charge, décrivant les bombardements chimiques de villages kurdes.

Saddam Hussein et ses six coaccusés ont refusé de plaider coupable ou non coupable, à l'ouverture du procès.

"Nous attendons au moins six témoins lundi lors de la reprise du procès", a indiqué un responsable américain proche du tribunal, ajoutant que trois audiences sont prévues cette semaine.

Jusqu'à présent, six Kurdes -quatre femmes et deux hommes- ont témoigné à visage découvert devant le tribunal, accusant Saddam Hussein et ses co-accusés d'avoir eu recours au bombardement chimique contre leur village au Kurdistan.

Un nouveau charnier a été mis au jour entretemps, témoignant de la répression brutale du régime contre les Kurdes. Les forces de sécurité ont découvert le 4 septembre les restes de 18 Kurdes, hommes, femmes et enfants, victimes de la répression de l'ancien régime de Saddam Hussein.

"Les corps ont été retrouvés dans les fondations d'un camp militaire abandonné, à Tarkalan", à 235 km au nord de Bagdad, selon le colonel de police Sarhad Kadar.

Les victimes ont été enterrées vivantes.

Ce procès est le deuxième après celui de Doujaïl, pour lequel Saddam Hussein a comparu aux côtés de plusieurs personnalités de haut plan pour le meurtre de 148 villageois chiites en représailles d'une attaque contre le convoi présidentiel en 1982.

Le verdict dans le procès de Doujaïl est attendu le 16 octobre, un an après son ouverture.

Le parquet a requis la peine de mort contre Saddam Hussein et deux de ses sept coaccusés.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.