Jeudi 24 mars 2022 à 11h38
Beauvais, 24 mars 2022 (AFP) — Le procès de Muhittin Ulug, un quinquagénaire franco-kurde accusé d'avoir d'avoir tué le petit-ami de sa fille, Julien Videlaine, a été renvoyé à une date indéterminée en raison d'une "difficulté déontologique", avant son ouverture prévue jeudi devant les assises de l'Oise.
L'avocat de l'accusé, Me Frank Berton, avait demandé ce renvoi, s'offusquant que l'avocate de la fille de Muhittin Ulug, partie civile, Me Leïla Djebrouni, soit la conjointe du deuxième avocat de la défense, Me Pierre Lumbroso.
"Le procès vient d'être renvoyé par la présidente de la cour d'assises estimant qu'il y avait une difficulté déontologique" à savoir "qu'un avocat et son épouse ne pouvaient pas être à la fois partie civile et en défense", a affirmé Frank Berton à la presse.
Le barreau de Paris "avait dans sa commission déontologique estimé que ce n'était pas possible, que les deux avocats devaient se retirer, ce à quoi l'un des avocats a dit +moi je reste+, dans ces conditions, ce n'est pas possible, on ne peut pas tenir un procès en parfaite sérénité", a-t-il ajouté.
Le 24 juillet 2014, en début de soirée, Julien Videlaine, 20 ans, était retrouvé mort dans la salle de bain du domicile sa petite-amie, Nesrin (prénom modifié), à Nogent-sur-Oise.
Celle-ci avait alors expliqué aux policiers que son père, qui désapprouvait sa relation avec ce Français aux origines kabyles, mécanicien dans l'armée, l'avait frappé à coups de couteau et s'était enfui.
Ce jour-là, selon l'enquête, le père de famille, restaurateur, devait rentrer tard dans la soirée. Profitant de cette absence, le couple, qui se fréquentait depuis deux ans, s'était retrouvé au domicile de Nesrin.
Mais alors qu'ils prenaient un bain, le père était rentré plus tôt. Selon l'instruction, il avait crié à sa fille qu'il l'attendait au rez-de-chaussée, mais alors qu'elle sortait de la salle de bain, y était entré pour massacrer le jeune homme: 30 plaies par arme blanche ont été constatées par le médecin légiste sur son corps.
Après les faits, l'accusé avait fui en Turquie, dont il n'avait été extradé vers la France qu'en 2019, un an après son arrestation par les autorités turques.
S'il a reconnu avoir tué Julien Videlaine, il a affirmé devant les enquêteurs qu'il pensait que sa fille se faisait agresser.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.