Samedi 31 decembre 2022 à 16h05
Istanbul, 31 déc 2022 (AFP) — Une rencontre entre les ministres turc, syrien et russe des Affaires étrangères se tiendra "dans la seconde quinzaine de janvier", a annoncé le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu, nouvelle étape dans le rapprochement amorcé entre Ankara et Damas.
"Nous avons décidé de tenir une réunion tripartite dans la seconde quinzaine de janvier. La réunion pourrait avoir lieu dans un pays tiers", a déclaré M. Cavusoglu à des journalistes, selon des propos rapportés samedi par la chaîne de télévision turque NTV.
Une rencontre tripartite a déjà eu lieu mercredi à Moscou entre les ministres turc, syrien et russe de la Défense, la première depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, qui a fortement tendu les rapports entre Ankara et Damas.
Mi-décembre, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait indiqué qu'il pourrait rencontrer son homologue syrien Bachar al-Assad après des rencontres au niveau des ministres de la Défense puis des Affaires étrangères.
Voisine de la Syrie, la Turquie a été depuis plus d'une décennie le soutien politique et militaire le plus important de l'opposition syrienne.
Moscou, selon les analystes, oeuvre au rapprochement entre ses deux alliés, unis par un "ennemi" commun, à savoir les forces kurdes présentes dans le nord de la Syrie, qualifiées de "terroristes" par Ankara et soutenues par Washington.
Ankara a ainsi lancé fin novembre une série de raids aériens contre des positions de combattants kurdes dans le Nord syrien, menaçant d'une nouvelle opération terrestre, après les trois déjà lancées depuis 2016.
Les ministres turc et syrien des Affaires étrangères avaient eu un bref échange informel en marge d'un sommet régional en 2021 et Ankara avait reconnu des contacts entre services de renseignement.
Farouchement opposé au régime de Bachar al-Assad depuis le début du conflit en 2011, la Turquie a infléchi ces derniers mois sa position à l'égard de Damas, au moment où elle cherche à apaiser ses relations avec les pays arabes.
M. Erdogan, qui a plusieurs fois qualifié M. Assad d'"assassin" ces dernières années, avait ainsi jugé "possible" le mois dernier une rencontre avec ce dernier.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.