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Refus d'extradition: la Turquie dénonce une "mesure très négative" de la part de la Suède


Mardi 20 decembre 2022 à 12h57

Istanbul, 20 déc 2022 (AFP) — Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu a dénoncé mardi une "mesure très négative" de la part de la Suède après le refus de sa Cour Suprême d'extrader le journaliste Bülent Kenes, réclamé personnellement par le président Recep Tayyip Erdogan.

Ankara a demandé un certain nombre d'expulsions d'opposants pour donner son feu vert à l'élargissement de l'Otan à la Suède et à la Finlande.

"Le rejet de notre demande d'extradition de Bülent Kenes est une mesure très négative. Les participants au pustch doivent être renvoyés en Turquie", a déclaré le ministre en référence à la tentative de coup d'état de juillet 2016.

"Nous ne voulons plus entendre de paroles de la part de la Suède ou de la Finlande, ce que nous voulons ce sont des mesures concrètes", a martelé le ministre turc devant la presse.

M. Cavusoglu a annoncé la visite jeudi à Ankara de son homologue suédois Tobias Billstrom.

La Suède a expulsé début décembre un membre du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), que la Turquie et ses alliés occidentaux considèrent comme un mouvement "terroriste".

Une mesure qu'Ankara avait considéré comme un "début".

"S'ils pensaient qu'après (cette expulsion) nous allions renoncer à nos demandes, ce n'était pas réaliste", a insisté mardi M. Cavusoglu.

Lundi, la Cour Suprême suédoise, chargée des recours contre les extraditions, a retenu "plusieurs obstacles" à la remise aux autorités turques de l'ex-rédacteur en chef de "Taoday Zaman", accusé par Ankara d'avoir été complice de la tentative de coup d'Etat de 2016 et d'être membre du mouvement güléniste.

La Turquie et la Hongrie sont les deux seuls pays membres de l'OTAN à n'avoir pas ratifié l'entrée des deux pays nordiques au sein de l'Alliance atlantique.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.