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Référendum kurde: un ministre turc dément la fermeture de la frontière avec l'Irak


Lundi 25 septembre 2017 à 09h55

Istanbul, 25 sept 2017 (AFP) — Le ministre turc des Douanes a démenti lundi la fermeture de la frontière terrestre aux arrivées depuis le nord de l'Irak, rapportée par des médias turcs, au moment où les Kurdes de cette région votent lors d'un referendum d'indépendance.

Le ministre Bülent Tüfenkci a affirmé à l'agence progouvernementale Anadolu que le point de passage de Habur dans le sud-est de la Turquie "n'a pas été fermé" mais que des contrôles renforcés avaient été mis en oeuvre.

Des témoins ont confirmé à l'AFP que ce passage frontalier était ouvert dans les deux sens lundi matin mais que le trafic était plus lent que d'habitude.

Les Kurdes d'Irak ont commencé à voter lundi matin pour leur indépendance lors d'un référendum vivement décrié par la communauté internationale.

La Turquie, notamment, a exprimé à de nombreuses reprises son opposition catégorique à ce scrutin, craignant que la création d'un Etat kurde en Irak ne renforce les velléités séparatistes de sa propre minorité kurde dans le sud-est du pays, théâtre d'une rébellion sanglante depuis 1984.

"Le référendum qui se tient aujourd'hui (...) est nul et non avenu. Nous ne reconnaissons pas cette initiative", a déclaré lundi dans un communiqué le ministère turc des Affaires étrangères.

Le Parlement turc a renouvelé pour un an samedi le mandat qui permet à l'armée d'intervenir en Irak et en Syrie, et qui arrivait à expiration le 30 octobre.

Le ministère turc des Affaires étrangères a par ailleurs conseillé lundi aux Turcs présents dans les provinces kurdes irakiennes d'Erbil, Dohouk et Souleimaniyeh de partir si leur présence dans ces régions n'étaient pas indispensable, en mettant en garde contre des risques sécuritaires liés au référendum.

L'opposition de la Turquie à l'indépendance du Kurdistan irakien est susceptible de compromettre la viabilité d'un éventuel Etat kurde, notamment parce que le Kurdistan irakien tire ses principales recettes de l'exportation du pétrole qui se fait via un oléoduc débouchant dans le port turc de Ceyhan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.