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Référendum au Kurdistan: Ankara, Téhéran et Bagdad envisagent des mesures de rétorsion


Jeudi 21 septembre 2017 à 10h46

Ankara, 21 sept 2017 (AFP) — La Turquie, l'Iran et l'Irak ont appelé jeudi les autorités du Kurdistan irakien à annuler le référendum d'indépendance prévu lundi, faute de quoi ils envisageraient de se concerter sur des mesures de rétorsion.

Les chefs de diplomatie des trois pays ont tenu une réunion mercredi à New York en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, au cours de laquelle ils ont réitéré leur "opposition sans équivoque au référendum" au Kurdistan irakien, selon un communiqué du ministère turc des Affaires étrangères diffusé jeudi matin.

Les ministres ont décidé "d'exhorter le KRG (les autorités du Kurdistan irakien, ndlr) à renoncer à tenir le référendum", et ont insisté sur "le besoin d'efforts internationaux concertés pour convaincre le KRG d'annuler" le scrutin.

Ils se sont par ailleurs "accordés pour envisager des mesures de rétorsion coordonnés" et souligné leur attachement à "l'intégrité territoriale de l'Irak", poursuit le communiqué.

La quasi-totalité des pays, à l'exception d'Israël, se sont prononcés contre ce scrutin.

L'Iran et la Turquie, eux-mêmes confrontés à des velléités séparatistes sur leur territoire, craignent qu'il ne fasse tache d'huile chez leur propre minorité kurde.

"Le référendum (...) risque de compromettre les gains durement acquis par l'Irak contre" le groupe Etat islamique, et "provoquer de nouveaux conflits dans la région", ajoute le communiqué turc.

Lors d'un discours à la tribune de l'ONU mardi, le président turc Recep Tayyip Erdogan a mis en garde les autorités du Kurdistan irakien: "Ignorer la position claire et résolue de la Turquie sur ce sujet pourrait mener à un processus qui priverait le gouvernement régional du Kurdistan irakien des opportunités dont il bénéficie actuellement", a-t-il déclaré.

L'opposition de la Turquie à l'indépendance du Kurdistan irakien est susceptible de compromettre la viabilité d'un éventuel Etat kurde, notamment parce que le Kurdistan irakien tire ses principales recettes de l'exportation du pétrole qui se fait via un oléoduc débouchant dans le port turc de Ceyhan.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.