Mardi 27 juin 2006 à 13h21
BAGDAD, 27 juin 2006 (AFP) — Des groupes armés irakiens, engagés dans des contacts indirects avec le président Jalal Talabani, ont exigé un calendrier de retrait des troupes étrangères pour adhérer au projet de réconciliation du Premier ministre Nouri al-Maliki, a affirmé mardi un député kurde.
"Selon des sources proches de la présidence, les contacts entrepris par des intermédiaires se poursuivent entre le président Jalal Talabani et (sept) groupes armés pour les amener à déposer leurs armes", a déclaré à l'AFP le député Mahmoud Osmane.
Selon ces sources, a-t-il précisé, les groupes armés "ont mis des conditions pour accepter le plan de réconciliation, notamment un calendrier de retrait des forces étrangères et une reconnaissance de la légitimité de la résistance".
Le parlementaire kurde a affirmé également que des contacts, toujours par le biais d'intermédiaires, étaient en cours entre des groupes armés et les Américains, sans donner plus de précisions.
Un influent député chiite, cheikh Jalal Edddine al-Saghir, a affirmé que le gouvernement n'avait "pas été informé" des résultats de ces contacts.
Il s'est dit par ailleurs sceptique sur l'existence d'une "résistance nationale".
"Nous considérons que la soi-disant résistance n'existe pas et si elle existait (...), ses animateurs se seraient déclarés et auraient révélé leur programme", a-t-il déclaré.
"Nous n'avons pas à négocier avec des gens qui n'ont pas de programme et personne dans le gouvernement n'a le droit de parler avec les assassins du peuple irakien", a-t-il ajouté.
Cheikh Jalal Eddine a estimé toutefois qu'il y avait une volonté chez des chefs tribaux et de dignitaires de la région sunnite d'Al-Anbar, à l'ouest de Bagdad, de se joindre au processus de paix. Mais, selon lui, ces derniers en sont empêchés par des groupes extrémistes.
Il s'est dit ne pas être contre le principe du dialogue, ajoutant que le plan Maliki "nécessite du temps et de la patience pour réussir".
Le numéro deux du Parti islamique, Iyad al-Samarraï a affirmé pour sa part que son parti était prêt à jouer les intermédiaires entre le gouvernement et des groupes armés.
"Nous n'avons pas d'objection à faciliter les contacts même si on préfère qu'ils soient directs", a-t-il déclaré à l'AFP.
Selon lui, "la tendance générale dans l'ouest de l'Irak, et particulièrement dans la province d'Al-Anbar, est à la réconciliation". "Mais les conditions de sécurité sont mauvaises d'autant plus qu'Al-Anbar connaît la plus importante implantation d'Al-Qaïda".
Dans le camp sunnite, l'institution gérant les biens religieux (Waqfs) a bien accueilli mardi, dans un communiqué, le plan de M. Maliki en souhaitant toutefois la dissolution rapide des milices armées et la libération d'un plus grand nombre de détenus.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.