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Rébellion kurde: Bush encourage la Turquie à dialoguer avec l'Irak


Mardi 8 janvier 2008 à 23h41

WASHINGTON, 8 jan 2008 (AFP) — Le président américain George W. Bush a encouragé mardi le président turc Abdullah Gül à coopérer avec l'Irak pour trouver une "solution politique à long terme" afin de mettre fin aux violences des rebelles kurdes, "ennemi commun" de la Turquie et des Etats-Unis.

"Les Etats-Unis affrontent ces gens aux côtés de la Turquie et nous continuerons à les affronter au nom de la paix", a déclaré le président américain au cours d'une conférence de presse commune avec M. Gül dans la roseraie de la Maison Blanche.

"Nous avons affaire à des problèmes communs. L'un de ces problèmes est la poursuite de notre lutte contre un ennemi commun, les terroristes", a ajouté M. Bush. "Et cet ennemi commun, c'est le PKK. C'est l'ennemi de la Turquie, c'est l'ennemi de l'Irak et c'est l'ennemi des gens qui aspirent à vivre en paix".

Pour sa part, le président Gül a remercié M. Bush pour son aide dans la lutte contre les séparatistes kurdes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) dans le nord du Kurdistan irakien.

"Nous avons une fois de plus souligné l'importance de notre coopération dans la lutte contre le PKK et je voudrais remercier le président (Bush) pour sa détermination à cet égard", a ajouté le président turc.

Les relations turco-américaines s'étaient détériorées ces derniers mois en raison des opérations armées menées en Turquie par les séparatistes kurdes utilisant le nord de l'Irak comme base arrière.

Elles se sont réchauffées récemment grâce à l'aide apportée par les services de renseignement américains à la Turquie pour ses raids aériens contre le PKK dans le nord du Kurdistan irakien.

La Maison Blanche a également encouragé le gouvernement turc à coopérer avec les dirigeants kurdes irakiens et le gouvernement de Bagdad pour trouver "une solution à long terme" au problème kurde et à la campagne du PKK.

"Cela fait tellement longtemps que ça dure qu'il est temps qu'on y mette un terme", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, appelant M. Gül à dialoguer avec son homologue irakien Jalal Talabani, lui-même Kurde, et le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki pour faire front contre le PKK.

Interrogée sur la possibilité que Washington propose une solution politique au président turc, Mme Perino a répondu: "Non. Je pense que nous allons juste encourager la poursuite du dialogue qu'ils ont entamé il y a quelques temps".

"Evidemment, l'un des objectifs serait d'instaurer une solution à long terme," a-t-elle relevé.

Interrogée sur la présence ou non du PKK --qualifié de groupe terroriste par l'Union européenne, la Turquie et les Etats-Unis-- à la table des discussions, la porte-parole a rétorqué: "Je ne sais pas s'ils parlent aux terroristes. Je sais que nous ne le faisons pas."

Un haut responsable de l'administration a précisé à la presse que Washington souhaitait que ce dialogue inclue les dirigeants de la région autonome du Kurdistan irakien, comme son président Massoud Barzani, dont les relations avec la Turquie sont exécrables.

M. Gül s'efforce d'améliorer le sort des Kurdes en Turquie "pour s'assurer qu'il n'y a pas de minorité insatisfaite susceptible de servir de réservoir de recrutement au PKK", a précisé ce haut responsable s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.

Lors de la dernière visite de la secrétaire d'Etat américaine, Condoleezza Rice, en Irak à la mi-décembre, M. Barzani avait refusé de se rendre à Bagdad pour y rencontrer Mme Rice, en raison du soutien américain aux opérations turques en Irak.

L'armée turque a confirmé avoir mené au moins trois raids aériens contre le PKK dans le nord de l'Irak depuis décembre, avec l'assistance des renseignements américains.

Le conflit avec les séparatistes kurdes, dont les débuts remontent à 1984, a coûté la vie à plus de 37.000 personnes.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.