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Rebelles kurdes: la crise avec la Turquie en voie d'être réglée (Talabani)


Mercredi 14 novembre 2007 à 22h06

LE CAIRE, 14 nov 2007 (AFP) — Le président irakien Jalal Talabani estime que la crise avec la Turquie sur la question des rebelles kurdes est en passe d'être "réglée", écartant l'éventualité d'une "invasion" turque du Kurdistan irakien, dans un entretien paru dans la presse égyptienne mercredi.

"Je crois qu'il n'y a pas de danger d'une invasion turque du Kurdistan", région du nord de l'Irak où sont retranchés des centaines de combattants kurdes, a affirmé M. Talabani au quotidien gouvernemental Al Ahram.

Selon lui, la rencontre entre le président américain George W. Bush et le Premier ministre tuc Recep Tayyip Erdogan le 6 novembre à Washington a "réduit la tension".

La Turquie menace d'intervenir militairement au Kurdistan irakien contre les camps du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui utilise cette région comme base arrière pour des opérations dans le sud-est anatolien, peuplée majoritairement de Kurdes.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a engagé une lutte armée depuis 1984 pour obtenir l'autonomie de l'est et du sud-est de la Turquie dont la population est en majorité kurde. Les affrontements entre les rebelles kurdes et l'armée turque ont fait plus de 37.000 morts.

La crise "turco-kurde" est sur "le point d'être réglée", poursuit M. Talabani, un Kurde, ajoutant que la délégation irakienne à la conférence ministérielle d'Istanbul, début novembre, a "convaincu" les responsables turcs que "le gouvernement irakien fait preuve d'animosité envers le PKK qui se trouve de manière illégitime dans le nord de l'Irak".

Le président irakien salue également la politique iranienne envers l'Irak, notamment la position de Téhéran concernant la crise des rebelles kurdes.

"La position de l'Iran était bonne car ils ont appelé à un règlement politique" de la situation, affirme-t-il.

"Il n'est pas vrai que l'Iran ait une quelconque influence en Irak. Par le passé, l'Iran appuyait l'armée de Mehdi (milice du leader radical chiite Moqtada Sadr, ndlr) et certaines milices (chiites) mais à présent l'Iran s'abstient de le faire et nous aide ainsi beaucoup", poursuit-il.

M. Talabani rappelle cependant que Bagdad a rejeté à Istanbul un plan proposé par Téhéran visant à rétablir la sécurité en Irak.

Enfin, le président irakien, arrivé samedi au Caire, affirme avoir "obtenu la promesse d'un retour d'un ambassadeur égyptien en Irak avant la fin de l'année".

Selon le quotidien gouvernemental Rose al-Youssef, Le Caire a "réclamé que le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, visite l'Egypte pour discuter de la question".

L'ambassadeur d'Egypte en Irak, Ihab al-Chérif, avait été enlevé le 2 juillet 2005 à Bagdad. Quatre jours plus tard, Al-Qaïda avait revendiqué son assassinat.

Depuis cette date, l'Egypte a réduit au minimum le personnel de son ambassade à Bagdad.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.