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Ramadan, un dur parmi les durs du régime de Saddam Hussein


Jeudi 15 mars 2007 à 18h54

BAGDAD, 15 mars 2007 (AFP) — L'ancien vice-président irakien, Taha Yassine Ramadan, dont la condamnation à mort a été confirmée jeudi en appel, faisait partie du cercle des intimes de l'ex-président Saddam Hussein et était impliqué dans la plupart des décisions importantes du régime.

Né en 1938 à Mossoul (nord), M. Ramadan, un Kurde sunnite, avait fondé "l'armée populaire", la milice du parti Baas, en 1970. Membre du Conseil du commandement de la révolution (CCR), la plus haute instance dirigeante d'Irak, il est devenu vice-président en 1991.

Connu pour la brutalité de son langage, il aurait déclaré, lorsqu'il était ministre de l'Industrie dans les années 1970: "Je ne connais rien à l'industrie, mais ce que je sais, c'est que celui qui ne travaillera pas dur sera exécuté".

Il avait également suggéré que Saddam Hussein, exécuté le 30 décembre 2006, et le président américain George W. Bush règlent leurs différends dans un duel avec les armes de leur choix.

Amateur de cigares, les yeux soulignés de profonds cernes, cet émissaire privilégié de Saddam Hussein a multiplié les missions à l'étranger, surtout dans le monde arabe, pour défendre le point de vue irakien.

Il a présidé également l'instance chargée de distribuer les crédits à chaque ministère, dans le cadre de la résolution de l'ONU "Pétrole contre nourriture". C'est lui que les diplomates cherchaient à rencontrer pour faire passer des messages à Saddam Hussein.

L'un des plus farouches critiques des inspecteurs en désarmement de l'ONU, il avait en septembre 2001 accusé d'"espionnage" cinq des dix fonctionnaires de l'ONU que son pays avait expulsés auparavant.

En 2002, il déclarait que "s'il y a un seul terroriste au monde, c'est l'Amérique", qualifiant M. Bush de "criminel". En mars de la même année, il appelait à la guerre sainte contre Israël.

Taha Yassine Ramadan "peut être pendu à tout moment. La sentence doit être exécutée dans les 30 jours après sa confirmation", a affirmé jeudi le juge Mounir Haddad.

Ramadan avait été condamné à mort par pendaison le 12 février par le Haut Tribunal pénal irakien, après avoir initialement été condamné à la perpétuité en novembre 2006 dans le cadre du procès de Doujaïl, où 148 chiites avaient été exécutés en représailles à un attentat manqué contre le convoi présidentiel en 1982.

C'est dans le cadre de ce procès que Saddam Hussein avait été condamné à mort et exécuté.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.