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Raid aérien turc en Irak: Ankara rejette avoir ciblé une clinique


Samedi 21 août 2021 à 23h52

Ankara, 21 août 2021 (AFP) — Le président turc Recep Tayyip Erdogan a démenti samedi soir que la cible du raid aérien turc qui a fait huit morts mardi dans le nord-ouest de l'Irak était une clinique, affirmant qu'il s'agissait d'une base du groupe rebelle du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"Contrairement aux allégations de l'organisation terroriste, la cible frappée n'était pas un hôpital ou un centre médical, mais un des lieux d'hébergement de cette organisation", a affirmé M. Erdogan lors d'un entretien téléphonique avec le Premier ministre irakien Moustafa al-Kazimi, selon un communiqué de la présidence turque.

M. Erdogan a aussi estimé que l'encerclement du PKK le poussait à adopter "ce genre de mensonges" et que la Turquie agissait avec "une haute sensibilité" lors de ce type d'opérations.

Le raid aérien mené mardi par la Turquie contre une clinique du Sinjar, dans le nord-ouest de l'Irak, où était soigné un membre du PKK, a fait huit morts.

Selon les autorités locales, quatre employés de la clinique et quatre combattants ont été tués.

Les combattants faisaient partie de la 80ème brigade de la coalition du Hachd al-Chaabi, proche du PKK et composée de Yezidis, une minorité qui avait été persécutée par le groupe Etat islamique à partir de 2014.

Les forces turques mènent fréquemment des opérations contre les bases arrières du PKK dans le nord de l'Irak.

Les raids turcs suscitent des tensions avec le gouvernement de Bagdad, mais le président turc répète régulièrement que son pays entend "s'occuper" du PKK dans ces régions si l'Irak n'est "pas en mesure de le faire".

Dans un communiqué diffusé mercredi, le conseil irakien de sécurité nationale a "condamné les actions militaires unilatérales" et "rejeté l'utilisation des terres irakiennes pour régler des comptes", sans toutefois citer la Turquie.

Le PKK, un groupe qualifié de "terroriste" par Ankara et ses alliés occidentaux, livre une sanglante guérilla sur le sol turc depuis 1984, un conflit qui a fait plus de 40.000 morts.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.