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Raid aérien turc contre des positions du PKK dans le nord de l'Irak


Vendredi 2 mai 2008 à 15h03

ANKARA, 2 mai 2008 (AFP) — L'armée turque a mené dans la nuit de jeudi à vendredi un raid aérien contre des positions des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le nord de l'Irak, ont annoncé l'état-major turc et le PKK.

Ce raid "important et efficace" a commencé jeudi à 23h00 heure locale (20h00 GMT) et visait des bases du PKK dans les montagnes de Qandil, a indiqué l'armée dans un communiqué. Cette zone difficile d'accès située aux confins de l'Irak, de la Turquie et de l'Iran sert de repaire aux rebelles séparatistes kurdes.

Tous les avions sont rentrés indemnes à leur base et une évaluation précise des résultats du raid est en cours, a déclaré l'armée turque.

Selon la chaîne de télévision turque NTV News, environ 50 avions ont participé à l'opération.

L'agence de presse Firat, favorable au PKK, a indiqué que le raid avait duré trois heures.

"Des dizaines d'avions ont attaqué les monts Qandil qui abritent des bases du PKK", a déclaré à l'AFP un porte-parole du PKK, Ahmed Danis. "Nous n'avons pas eu de victimes", a-t-il dit.

Jabbar Yawar, porte-parole des peshmergas, les forces de sécurité de la région autonome du Kurdistan d'Irak, a lui aussi rapporté l'intervention des forces aériennes turques et a déclaré ne pas avoir d'informations sur d'éventuelles victimes.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, se bat depuis 1984 pour l'autonomie du sud-est de la Turquie, peuplé en majorité de Kurdes. Le conflit a fait plus de 37.000 morts.

Depuis décembre, l'armée turque a bombardé à plusieurs reprises les positions du PKK dans le nord de l'Irak. Elle a effectué des raids aériens ainsi qu'une opération terrestre d'une semaine en février dans cette région où sont retranchés, selon Ankara, plus de 2.000 rebelles kurdes.

Selon le porte-parole du PKK, il y a "une coordination entre les militaires turcs et iraniens pour attaquer le PKK et le Pejak", une organisation séparatiste kurde d'Iran.

"Nous avons des informations selon lesquelles il y a eu une rencontre entre Turcs et Iraniens, le 30 avril. La rencontre a eu lieu à la frontière sur le territoire iranien et visait à identifier les cibles qu'ils veulent attaquer", a affirmé le porte-parole du PKK.

Le gouvernement turc dispose d'une autorisation d'un an du Parlement, qui expire en octobre, pour mener des opérations militaires transfrontalières contre le PKK.

Depuis le début des actions turques contre le PKK en Irak, les Etats-Unis, allié de la Turquie au sein de l'Otan, l'assistent en lui fournissant des renseignements en temps réel sur les mouvements des rebelles kurdes en Irak.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.