Mercredi 25 octobre 2006 à 01h23
NICOSIE, 25 oct 2006 (AFP) — Chypre veut étudier un rapport américain faisant état de l'utilisation comme cobayes, dans des laboratoires turcs, de Chypriotes grecs capturés lors de l'invasion de l'île en 1974, avant d'annoncer sa position, a indiqué le ministre des Affaires étrangères, George Lillikas.
Le problème des disparus "est une tragédie pour beaucoup de familles qui souffrent encore plus lorsque de tels rapports sont publiés", a indiqué le ministre, cité mardi par le journal Cyprus Mail.
"Nous devons donc être très prudents avant d'annoncer notre position", a-t-il souligné, selon le quotidien. Il a indiqué en outre que le gouvernement attend de recevoir le rapport.
"Durant les années 1984-1988, beaucoup de Chypriotes grecs et de soldats grecs capturés lors de l'invasion (turque en 1974) se sont retrouvés dans les laboratoires biochimiques secrets de l'armée turque". "Ils ont été utilisés comme cobayes", écrit le Cyprus mail, citant le rapport publié dans le bulletin "Defense and Foreign Affaires strategic Policy". Toutefois, précise le Cyprus Mail, le rapport souligne que les allégations n'ont pas été confirmées.
Pour sa part, le porte-parole du gouvernement, Christodoulos Pashardis, a affirmé que "le gouvernement prenait très sérieusement en considération les éléments, choquants, du rapport américain sur nos personnes manquantes, mais n'était pas en position de les vérifier".
"Le gouvernement va enquêter sur le contenu de ce rapport très sérieusement et de manière responsable, mais n'a aucune preuve jusqu'ici pouvant confirmer qu'il est fiable", a-t-il précisé.
Selon l'ONU, 1.468 Chypriotes grecs et 502 Chypriotes turcs ont disparu lors de violences communautaires, en 1963-64, et de l'invasion de l'île par les troupes turques, en 1974.
Le rapport "a été préparé par des employés qui se sont basés sur des recherches sur le terrain, principalement en Turquie", a expliqué à l'AFP Greg Copley, directeur du groupe "International Strategic Studies Association" auquel est affilié le bulletin auteur du rapport, joint par téléphone aux Etats-Unis.
En outre, les informations se sont "basées sur des livres et des articles de presse de l'époque ainsi que des récits de Kurdes qui se trouvaient sur place", a-t-il dit.
"Lorsque les informations n'étaient pas documentées, nous ne pouvions qu'utiliser les récits que l'on recueillait de personnes qui connaissaient les installations".
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.