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Proches de l'EI évadés en Syrie : Ankara dénonce une "désinformation"


Lundi 14 octobre 2019 à 14h23

Istanbul, 14 oct 2019 (AFP) — La Turquie a accusé lundi les forces kurdes syriennes d'avoir vidé une prison où étaient enfermés des détenus liés au groupe Etat islamique (EI), après avoir qualifié de "désinformation" leurs déclarations sur une évasion massive de proches de jihadistes.

La Turquie a entamé la semaine dernière une incursion dans le nord-est de la Syrie contre les YPG, un groupe soutenu par les pays occidentaux en raison de son rôle dans la lutte contre les jihadistes de l'EI, mais qualifié de "terroriste" par Ankara.

"Dans la zone que nous contrôlons, il n'y a qu'une seule prison de Daech (l'acronyme arabe de l'EI). Lorsque nous y sommes allés, nous avons constaté qu'elle avait été vidée", a déclaré le ministre turc de la Défense Hulusi Akar.

"Nous avons des photographies et des vidéos", a-t-il ajouté. Il n'a pas précisé de quelle prison il parlait.

Dimanche, les autorités kurdes avaient affirmé que près de 800 proches de membres de l'EI s'étaient enfuis du camp d'Aïn Issa, profitant du chaos sécuritaire créé par l'offensive turque.

Selon les autorités kurdes, "785 (proches) de membres étrangers de l'EI ont fui le camp d'Aïn Issa". "Ils ont attaqué les gardes et ouvert les portes", ont-elles ajouté dans un communiqué.

Après ces déclarations, le président turc Recep Tayyip Erdogan avait dénoncé dimanche une "entreprise de désinformation".

"Ils affirment sans cesse que des prisonniers de Daech se sont échappés (...) Ils essaient de provoquer les Etats-Unis et le reste de l'Occident", a déclaré M. Erdogan.

Dans un tweet matinal lundi, le président américain Donald Trump a semblé soulever cette hypothèse en déclarant : "Les Kurdes pourraient être en train d'en relâcher quelques-uns pour nous forcer à nous impliquer".

Joints par l'AFP dimanche, des proches de ressortissants français qui se sont enfuis du camp d'Aïn Issa ont déclaré que les gardes les avaient laissés partir.

"Les gardes kurdes ont ouvert les portes aux femmes étrangères (issues de l'EI) et leur ont demandé de sortir du camp", a raconté une femme ayant eu au téléphone sa fille âgée de 24 ans qui était détenue à Aïn Issa depuis un an et demi.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.