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Procès Saddam: l'avocat arrêté de retour au tribunal


Mercredi 29 novembre 2006 à 12h54

BAGDAD, 29 nov 2006 (AFP) — Badie Aref, l'un des avocats de la défense au procès de Saddam Hussein et de six co-accusés, a été rappelé mercredi après-midi devant le Haut tribunal pénal irakien, le juge étant revenu sur sa décision de l'expulser et de l'arrêter pour avoir "insulté le tribunal".

"Nous voulons que cette audience puisse se poursuivre dans des conditions normales et pour cela, je vous demande d'annuler la décision prononcée contre Badie Aref afin qu'il puisse revenir devant le tribunal", a demandé au juge son client, l'ancien responsable du renseignement militaire Farhan al-Joubouri, à la reprise des débats après la pause déjeuner.

Le juge Mohammed al-Oreibi al-Khalifa a accepté cette demande.

Peu après l'ouverture de la 25e audience, mercredi matin, Badie Aref avait été expulsé manu militari à la demande du juge, qui avait réclamé qu'il soit détenu pendant 24 heures pour avoir "insulté le tribunal".

Le juge avait auparavant mis en garde à plusieurs reprises l'avocat, qui s'adressait au procureur général en l'appelant "frère".

"J'ai déjà prévenu à deux reprises vos collègues hier, vous devez témoigner de respect au tribunal", a affirmé le juge al-Khalifa, l'invitant à employer des termes juridiques.

Devant une nouvelle incartade, le juge, très nerveux, a ordonné l'expulsion de l'avocat.

"Je vous condamne à être arrêté et détenu pendant 24 heures, pour avoir violé le code de conduite professionnel", a-t-il asséné, ordonnant à un avocat commis d'office de le remplacer.

La plupart des autres avocats, en particulier ceux de Saddam Hussein et de son cousin Hassan al-Majid, dit "Ali le chimique", boycottent le procès depuis l'éviction du précédent juge, invoquant des pressions politiques.

Ils sont remplacés par des avocats commis d'office, récusés par les accusés.

Saddam Hussein et six anciens dirigeants sont jugés pour avoir ordonné et mis en oeuvre les campagnes militaires d'Anfal en 1987-1988 dans le Kurdistan (nord), qui ont fait 180.000 morts selon l'accusation.

pool/thm/ev

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.