Page Précédente

Procès à Lille sur un naufrage mortel de migrants dans la Manche: délibéré le 30 juin


Vendredi 20 juin 2025 à 17h54

Lille, 20 juin 2025 (AFP) — Le délibéré du procès de neuf passeurs kurdes et afghans jugés depuis lundi à Lille pour un naufrage qui avait fait huit morts dans la Manche fin 2022 sera rendu le 30 juin, a annoncé vendredi la présidente du tribunal.

La veille, le parquet avait requis des peines allant de six à huit ans d'emprisonnement, ainsi qu'une interdiction définitive du territoire français pour tous les prévenus.

"Il y a eu beaucoup d'interprétation au cours des débats", a plaidé vendredi Me Laura Coursimault, avocate de l'un des passeurs présumés, accusé notamment d'avoir transporté des migrants et acheminé le matériel nautique en vue de la traversée.

Elle a dénoncé une utilisation "hors contexte" de certains messages et certaines conversations téléphoniques dans l'enquête.

"La frontière peut être fragile entre l'entraide communautaire, la nécessité de payer son propre passage et la volonté de s'enrichir", a encore souligné Me Coursimault.

"Il est aujourd'hui impossible d'établir un quelconque lien entre mon client et le naufrage de cette nuit-là", a affirmé Me Cherifa Benmouffok, l'avocate d'un autre prévenu considéré par le parquet comme l'une des têtes de ce réseau de passeurs.

Elle a notamment pointé le nombre de départs organisés par le même réseau cette nuit-là, et l'absence de contacts entre son client et les autres prévenus présentés devant le tribunal.

Deux frères afghans soupçonnés d'être les financeurs occultes de ce réseau, et contre lesquels le parquet a requis sept ans d'emprisonnement pour chacun, se sont défendus seuls, leur avocat leur ayant fait faux bond au dernier moment.

La plupart des prévenus ont formulé vendredi des excuses pour ce naufrage mortel. Mais durant tout leur procès, certains ont nié être des passeurs, tandis que d'autres ont minimisé leur degré de responsabilité dans le réseau.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.