Mercredi 6 juillet 2011 à 11h49
PARIS, 6 juil 2011 (AFP) — Le tribunal correctionnel de Paris se prononcera le 2 novembre sur le sort de 18 personnes de nationalité turque poursuivies pour avoir financé l'organisation séparatiste kurde PKK, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Le procès, qui a duré trois semaines, s'est achevé mardi. Le parquet a requis des peines allant de 18 mois de prison avec sursis à 6 ans de prison ferme.
Ces 18 personnes avaient été interpellées en région parisienne et en Bretagne en février 2007. Présentées comme des membres actifs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), elles sont soupçonnées d'avoir participé au financement d'attentats commis en Turquie. La justice les suspecte également de blanchiment d'argent provenant du trafic de drogue.
Ces 18 personnes et le Centre culturel kurde Ahmet-Kaya, prévenu en tant que personne morale, doivent répondre d'association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et financement d'une organisation terroriste.
L'affaire avait été révélée par un signalement de la cellule anti-blanchiment Tracfin portant sur deux séries d'opérations de change importantes, représentant au total plusieurs centaines de milliers d'euros, selon l'accusation.
Parmi les prévenus figurent Riza Altun, Attila Balikci et Nedim Seven, respectivement considérés comme le représentant du PKK en Europe, son "secrétaire" et le "trésorier" du mouvement à l'époque des faits.
Le PKK, considéré comme un mouvement terroriste par la Turquie, l'Union européenne et les Etats-Unis, a déclenché en 1984 une rébellion sécessionniste dans le sud-est de la Turquie, région pauvre et sous-développée, peuplée majoritairement de Kurdes. Ce conflit a fait plus de 45.000 morts depuis cette date, selon l'armée.
Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.