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Prix Sakharov 2016: un "puissant message" contre "l'inhumanité" de l'EI (Nadia Murad)


Jeudi 27 octobre 2016 à 16h32

Washington, 27 oct 2016 (AFP) — Une des deux femmes yézidies lauréates jeudi du prix Sakharov, Nadia Murad, a estimé que cette récompense était un "puissant message" contre "l'inhumanité" du groupe jihadiste Etat islamique (EI), bourreau de cette minorité kurdophone d'Irak.

Ce prix, "reconnaissance de la souffrance des femmes yézidies et du peuple yézidi, est un profond message au groupe terroriste EI, par lequel le monde libre condamne son inhumanité criminelle et honore ses victimes", a affirmé dans un communiqué publié à Washington la jeune femme, devenue avec Lamia Haji des figures de la défense de la communauté yézidie persécutée par les jihadistes.

"Cette récompense est un message puissant (...) à notre peuple et aux plus de 6.700 femmes, filles et enfants devenus des victimes de l'esclavage et du trafic d'êtres humains de l'EI, disant que le génocide ne se répétera pas", a ajouté Nadia Murad.

La jeune femme de 23 ans, nommée mi-septembre ambassadrice de l'ONU pour la dignité des victimes du trafic d'êtres humains, milite pour que les persécutions commises en 2014 contre les Yézidis soient considérées comme un génocide.

Soulignant qu'"aucun auteur des crimes de génocide des Yézidis en Irak et en Syrie n'a été inculpé", Nadia Murad promet qu'elle va continuer avec Lamia à se battre "pour que l'EI soit jugé pour ses crimes contre les minorités vulnérables, en particulier les femmes et les filles".

"Avec Lamia, nous acceptons le prix Sakharov avec un grand honneur, au nom des milliers de femmes et de filles yézidies qui ont été enlevées et au nom de toutes les victimes du génocide yézidi", a-t-elle affirmé.

La communauté yézidie "a été presque entièrement déplacée", rappelle Nadia Murad, et elle a besoin de "zones de protection".

Selon des experts de l'ONU, environ 3.200 Yézidis sont actuellement entre les mains de l'EI, la majorité en Syrie.

Décerné chaque année par le Parlement européen depuis 1988, le prix Sakharov tire son nom du scientifique soviétique dissident Andreï Sakharov, décédé en 1989, et distingue des personnes qui se sont illustrées dans la défense des droits de l'Homme.

Les informations ci-dessus de l'AFP n'engagent pas la responsabilité de l'Institut kurde de Paris.